L’ Insula Orientalis Sud est située à l'est du Cardines 5, délimitée sur le côté Est par une zone non fouillée, et au nord par une ruelle qui la sépare de Insula Orientalis 2, comme indiqué dans le schéma. Son extrémité sud domine les thermes de banlieue.
Seule une partie de l'insula a été fouillée à ce jour, toute la partie orientale, reste encor englobé sur une masse imposante de terre lavique ; des tunnels ont  fournis des informations supplémentaires et importants sur l'ampleur des habitations ici situées. Les deux principales demeures  dans ce quartier sont les Maison de la Perle et le Maison du Bas-Relief de Télèphe. En autre une petite demeure fouillée depuis pas très longtemps, la Maison de Marcus Pilius. Elle n'est formée que des deux maisons n. 1 et 2, la " Maison de la Gemme"  et la " Maison du Relief de Télèphe  , qui, tout en donnant par leur atrium sur le front du cardo V, développent leur partie la plus longue, celle des appartements pro­prement dits, sur l'axe Nord-Sud, en bordure des terrasses dominant la mer, comme les maisons "de l'hôtel "de l'atrium à mosaïque et " aux cerfs.

Maison de la Pierre Precieuse   (Insula orientalis 1, n. 1), 

ainsi appelée à cause de la découverte, que l'on y a faite, d'une gemme portant gravé un portrait de femme de l'époque de Claude. L'atrium, de type " tuscanicum  a conservé sa fastueuse décoration en rouge et noir, de très fine exécution et d'un harmonieux effet d'ensemble. On remarque le curieux dispositif de renforcement des murs par des piliers pour soutenir la toiture, ainsi que le prostylon de colonnes orienté vers le tablinum qui s'ouvre, au fond, sur une chambre de repos (cubiculum) et, devant, sur une terrasse bordée, à l'origine, de piliers et de murs à fenêtres. (Pl. XXXVII, fig. 66).

A droite de l'entrée menant à l'atrium, un étroit passage incurvé conduit au quartier de la cuisine et de la latrine. La cuisine, bien conservée et claire, est largement ouverte sur une petite terrasse. On y a trouvé un fourneau dans lequel on devait sans doute introduire la bouilloire cylindrique, posée sur le foyer à côté d'un petit chaudron. Sur le mur de la latrine, un esclave irrévérentieux a signalé par une inscription la halte que dut faire en ce lieu un médecin de grande renommée:

 ".....Apol-linaris medicus Titi imperatoris hic c... bene....."

Au fond de l'atrium, un vestibule et un corridor, pavés de mosaïque en tessellatum noir à bandes blanches, donnent accès à une vaste salle et aux autres pièces larges et lumineuses de l'aile bordant la terrasse. Dans la grande salle, d'aspect particulière­ment noble, servant à la fois de triclinium et de salle de récep­tion, on remarque le panneau de mosaïque qui décore le pave­ment et dont l'élégant dessin géométrique crée l'illusion d'avoir sous les yeux un tapis. Les pièces à gauche du corridor (une al­côve et une antichambre) possèdent également une élégante décoration. Leurs fenêtres donnent sur la terrasse intérieure: on aperçoit les pièces situées en contre-bas. La grande loggia couverte, à l'extérieur, se terminait aussi, de chaque côté, par une pièce de repos et panoramique, dépouillée de sa fine déco­ration.

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Maison du Relief de Télèphe  (Insula orientalis I, n. 2-3). 

Avec sa partie rustique et son jardin potager qui s'étendent jusqu'à la ruelle orientale (entrée au n. 3), c'est une des plus vastes et plus riches demeures du quartier méridional de la ville, malgré le plan anormal, fortement oblique par rapport à l'axe principal de l'insula, que le propriétaire a été obligé d'adopter non seulement pour satisfaire son désir d'avoir, lui aussi, un débouché sur la vue du golfe, mais aussi pour résoudre les problèmes posés par les brusques accidents du terrain et pour respecter les limites de la " Maison de la Gemme „ contigue. Ainsi, tandis que toute la partie correspondant à l'atrium se trouve au niveau même du cardo, la partie du péristyle est située à un niveau inférieur, une rampe les reliant l'une à l'autre.

Le bon état de conservation des pavements, contrastant avec les graves détériorations des murs et de leur décoration, prouve que les dégâts enregistrés ici sont dus non pas tant au percement des galeries souterraines qu'à l'impétuosité avec laquelle le fleuve de boue arrachait et emportait tout ce qui s'opposait à sa marche vers la mer. Sur les côtés de l'entrée donnant accès à l'atrium, on a placé deux beaux bas-reliefs représentant des quadriges en pleine course et qui ont été reconstitués. Leurs fragments ont été retrouvés non seulement ici mais aussi dans d'autres maisons situées en bordure du cardo, ce qui prouve que, comme d'au­tres bas-reliefs récupérés lors des vieilles fouilles bourboniennes et conservés dans des Musées de l'étranger, ils appartenaient à un édifice peut-être public du quartier central de la ville et qu'ils furent arrachés, brisés et déposés, çà et là, par le fleuve de boue charrié par la lave.

L' atrium, dépourvu de vestibule d'accès, avec sa colonnade s'étendant sur deux petites nefs latérales, évoque, par sa gra­rieuse composition architectonique, les oeci corynthii ou nobles salles à portique de style corinthien. La couverture du toit, de type tuscanicum, était à hauteur du premier étage. Sur le fond rouge brillant des murs et des colonnes, se détachent admira­blement les oscilla de marbre à figures satyriques et à masques de théâtre, accrochés aux entrecolonnements, comme dans la célèbre " Maison des petits Amours " à Pompéi (Pl. XXXVIII,). Dans l'aile (ala) gauche, on a exposé d'autres panneaux décoratifs plus petits et d'autres oscilla de marbre, comportant des têtes de Satyres et de Silènes vigoureusement sculptées, matériel récupéré dans les pièces situées au-dessus de l'atrium (Pl. XXXVII,). La vitrine contre le mur de droite, à côté du podium d'un sacellum, contient divers objets, dont un riche collier d'amulettes, quelques lampes et des comestibles (pain, petites pâtisseries, oeufs).

Dans le mur Nord de l'atrium, deux petites portes font communiquer l'appartement de maître avec le stabulum (écurie). Celui-ci, situé immédiatement derrière le mur, est parfaitement reconnaissable à sa forme rectangulaire et à son plafond très bas. Il avait son entrée indépendante su la rue (n. 3), avec la rampe habituelle pour les petits véhicules et les bêtes de somme.
Un corridor, en pente raide, mène à la partie située en con­tre-bas de la maison et comprenant, outre quelques locaux accessoires, le grand et luxueux quartier du péristyle et des terrasses. Le péristyle, à colonnes en briques, borde de son pluteus à murs bas un jardin, dont le centre est occupé par une vasque rectangulaire recouverte d'un enduit à fond bleu.

Une partie de ce jardin est suspendue au-dessus de locaux souterrains encore enterrés. Elle laisse voir un pavement composé d'une couche de tuiles à doubles rebords pour mieux protéger, semble-t-il, les celliers situés en dessous contre l'humidité du terrain et les infiltrations des eaux de pluie.
Au Sud du péristyle, s'ouvrent trois salles portant des vesti­ges de décorations plus ou moins riches de peintures, de plinthes de marbre et de pavement en sectile et en mosaïque. Derrière, en suivant le corridor qui continue l'ambulacrum du péristyle, on arrive à une terrasse découverte sur laquelle donnent diverses pièces. La plus vaste et la plus riche de celles-ci s'avance jusqu'à l'extrême limite méridionale de l'édifice. Elle mesure 9m,20 x 6m,6o et son entrée principale donne sur la loggia.

Cette salle nous a restitué la plus luxueuse décoration de marbre que, jusqu'à présent, une maison de l'antiquité nous ait léguée, décoration qui ne déparerait pas une demeure im­périale. Outre son riche pavement de marbres polychromes, elle possède de somptueux lambris formés de grands panneaux horizontaux et verticaux alternés et faits de différentes sortes de marbre: cipolin, pavonazzetto, africain, le tout encadré de ban­des et coupé de petits pilastres à spirales avec des chapiteaux corinthiens. Le lambris d'un mur seulement a pu être recons­titué; le reste a été emporté par la furie de l'inondation. Cette décoration peut être attribuée à l'époque des Flaviens (Pl. XXXVIII, fig. 69).

Dans une des petites pièces qui précèdent ce riche salon, on a rétrouvé un beau relief néo-attique représentant le mythe de Télèphe. C'est un des modèles les plus représentatifs, par le fini un peu froid et académique de sa composition, de la tendance au classicisme éclectique des dernières écoles de l'hellénisme.
Le jardin potager, qui borde la partie Nord de la maison et qui a dû lui être annexé dans les derniers temps, enferme, çà et là, dans son sous-sol, des vestiges de constructions et d'installations appartenant à une maison plus ancienne. Dans ce jardin, on voit, grossièrement adossé au mur d'enceinte, un sacellum rustique qui devait être cher surtout à l'esclave pré­posé à la garde de cette humble partie de la maison.

Tirant partie de la dénivellation du terrain, le propriétaire, tout comme celui de la " Maison de l'Hôtel, fit construire et aménager en contre-bas des pièces non moins somptueuses que celles situées au-dessus. C'est ainsi qu'en dessous de la salle luxueuse au pavement et aux lambris de marbre, s'ouvre une autre pièce dont le pavement et les lambris sont d'une exé­cution plus fine et plus harmonieuse encore et dont les murs sont ornés d'une des compositions ornementales les plus sty­lisées de la peinture herculanaise. Notre imagination s'égare dans le couloir, orné de demi-colonnes et percé de fenêtres, qui longe le côté oriental de cette salle et qui menait à d'autres pièces encore ensevelies.

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Maison Marcus Pilius Primigenius Granianus

Cette maison unique s'ouvre à proximité de la Porte Marine. Le corp des œuvres que nous appelons maintenant de M. Pilius Primigenius avant que le système actuellement visible, a été l'étage inférieur du quartier sud de la maison de Gemma, à son tour faisant partie de la maison de Télèphe
Les premières chambres datées de l’époque  fin Samnite, ont été transformés en habitation finement décorées dans une phase de construction qui sera par la suite de la période républicaine. Le caractère noble de ce groupe de chambres, qui comprenait un triclinium deux cabicules et exèdre et oecus, avec toutes les fenêtres qui s'ouvraient sur un couloir, maintenant peu reconnaissable, témoignent de l’élégance de cette demeure décoré par des  mosaïques se référant à la fin du 2e Style et survécus aux adaptations ultérieures et successifs. 

Dans les dernières années de la ville de Herculanum, la grande propriété a été divisée dans leur forme verticale et horizontale et a pris les trois actuels logements. Cet étage inférieur fut modifié par rapport a son schémas initial, avec suppression consécutive des escaliers intérieurs de raccordement et avec l'ouverture simultanée d'une entrée séparée sur la Porte Marine, les salles au début, ont été transformées en aires de service, la cuisine, l' aquarium et les petites pièces utilisés pour les dépôts de la poterie ; toutes les éléments résistant à l'approvisionnement en eau ont été mis plutôt dans la chambre du milieu, la dernière salle a fonctionné comme cubicula, et la salle de devant comme un cellier et comme chambre de travail d'une tisseuse, dont les notes ont été dans des graffitis sur le mur nord du vestibule. 

Dans cette salle a également été trouvé une boîte en bois carbonisé complètement écrasée et des tasses en verre contenant des crèmes quasiment intacts, et un timbre en bronze (signaculum) de M. Graninius primigenius Pilius, probablement un affranchi comme communis servus libellé par deux maîtres, un certain M. Pilus d’abord, et ensuite un certain Granius, affranchi qui doit se identifier comme le dernier propriétaire de cette demeure. En effet son nom  est le résultat des nom des deux maîtres qui l’ont affranchi. Dans l’esedra ont été trouvés les restes de 7 squelettes, y compris ceux d'un enfant, toujours couché dans son berceau en bois. La présence d’un escalier dans la partie le plus au sud, probablement un jardin, permettais de rejoindre la plage, la située. 

Description : Insula Suburbaine Sud....