En 62 ap. J.C. dix-sept ans avant l'ensevelissement de Pompéi par la catastrophique éruption du Vésuve en 79 ap. J.C, un violent tremblement de terre causa de considérables dommages à la ville. Sans doute il y eut de nombreux morts, mais surtout les dommages aux maisons, aux édifices publics et aux temples furent considérables.

Grâce à son économie florissante et à la contribution des mécènes avec ambitions politiques, Pompéi, elle-même, commença bientôt à réparer les dommages aux choses d'intérêt publique. L'œuvre de reconstruction intéressa aussi les habitations qui, dans certains cas, ne furent pas seulement reconstruites mais aussi agrandies et embellies.

Au moment de la destruction finale, l'œuvre de reconstruction n'était pas encore achevée comme le témoignent les traces des travaux en cours retrouvées dans plusieurs parties de la ville. Selon une récente hypothèse qui mettrait en cause certaines certitudes chronologiques concernant l'histoire de la ville, Pompéi fut touchée par un violent tremblement de terre avenu quelques années avant encor l'éruption de 79 ap. J.C. et plusieurs années après celui de 62 ap. J.C; il na faut pas oublier en autre le grand cataclysme connu sous l'appellation de "Cataclysme Avelines, qui fit des dévastations incroyables. En effet, pendant des fouilles récentes dans quelques maisons de Rue de l'Abondance et de Rue de Nocera, on a retrouvé des outils de charpentier et des traces de cementum qui confirmeraient les travaux en cours pour des dommages récents, tandis que l'on peut reconnaître des restaurations déjà avenues à la suite du tremblement de terre du 62 ap. J.C.. Un cataclysme sans égal qui a dévasté et même effacé  des villes entières, non seulement Pompéi, mais aussi Herculanum, Stabiae, Oplontis, Nemis, Tertinium…qui ont était complètement effacés des cartes  romaines. Jusqu' à Neapolis et sa région, les signes de la Montagne Vésuve se sont fait sentir.

Une montagne luxuriante de végétation, considérée comme calme et tranquille, mais qui ce matin là, a montré toute la force qu'elle cachée et qu'elle accumulait depuis des millénaires,  force qui se présenta le matin du dernier jour de Pompéi, le 24 août du 79 ap. J.C. aux yeux des habitants terrorisés.

La description nous vient de Pline le Jeune qui dans deux lettres à Tacite, raconte de la fin de son oncle, Pline l'Ancien, admirai de la flotte militaire de Misène et expert naturaliste. Celui-ci, pour secourir les populations vésuviennes et pour observer de près l'extraordinaire phénomène volcanique, partit de Misène avec quelques quadrirèmes et se dirigea vers Stabies dans la villa de son ami Pomponien. Ici, il vécut l'émotion du cataclysme. "De continuelles et prolongées secousses telluriques secouaient l'habitation -écrit Pline le Jeune dans sa première lettre à Tacite - comme si elle était arrachée des fondations, il semblait que tantôt elle se soulevait, tantôt qu'elle s'abaissait. D'autre part, à l'extérieur, on craignait la pluie de lapillis bien que légers et poreux; ...il choisit de sortir à l'extérieur ... après avoir mis des oreillers sur la tête attachés avec des draps". Le cadavre de Pline l'Ancien fut trouvé sur la plage de Stabies; il est incertain s'il mourut à cause des exhalaisons nocives de gaz ou pour les conséquences d'un raz de marée qui, probablement, intéressa le golfe de Naples pendant l'éruption.

Ce matin d'août le "bouchon" de lave qui obstruait le sommet du volcan fut déchiré par une considérable pression de gaz. Le grondement fut assourdissant et en même temps terrifiant! Ensuite il y eut une longue pluie de lapillis (pierre ponce), complétée par une tombée de cendres, qui se déposa pour un rayon d'environ 70 km en direction sud-est. Pompéi fut ensevelie par une nappe de lapillis d'environ deux mètres et demi d'épaisseur, dont une première couche, d'à peu près un mètre, de couleur blanche (typique de l'éruption de 79 ap. J.C.) et une seconde de couleur grise. La tombée du matériel volcanique dura quatre jours, pendant lesquels de fréquentes secousses de tremblement de terre provoquèrent des écroulements des édifices et peu de possibilités de salut pour les habitants, qui, selon une estime considérée digne de foi, devaient être environ 10.000. Avant l'ensevelissement et les écroulements, la mort des pompéiens fut causée par les exhalaisons de gaz toxique qui se dégagèrent des pierres ponce. Certaines scènes de mort sont arrivées jusqu'à nous grâce aux moulages en plâtre effectués par les archéologues selon la technique de Giuseppe Fiorelli.

L'archéologue tirait le "volume" et la forme des corps en coulant du plâtre liquide dans les vides laissés par la couche de cendre de la décomposition de la chair. Cette technique, appliquée à n'importe quel autre genre de matériel décomposable, en particulier le bois, a permis d'obtenir des moulages de portes, fenêtres, escaliers et d'autres parties des maisons pompéiennes. Une récente évolution de cette technique a été adoptée pour le corps d'une femme retrouvé dans les fouilles d'Oplontis à Torre Annunziata, où le moulage a été obtenu en résine de verre en permettant ainsi la vision du squelette et de quelques bijoux que la femme portait au moment de la fuite.
Le Vésuve tuait en quelque instant..une dizaine de seconde étaient suffisants grâce au Dioxyde de carbone , suffocant et mortel, et l'Anhydride Sulfureuse , un acide qui brule les yeux et la gorge, ensables forment un cocktail mortel.

1° inhalation de gaz chauds et cendres, les poumons se remplissent de fluides, comme s'ils avalaient des feux.
2° inhalation, les cendres mêlées aux fluides formaient une sorte de ciment humide qui bouchait les voies respiratoires.
3° inhalation, le ciment s'épaississait et les victimes mouraient suffoquées et étouffées. La mort était immédiate.

Quelques jours après la catastrophe une commission impériale de sénateurs arriva dans la zone vésuvienne pour estimer les dommages et organiser les secours aux populations. De Naples jusqu'à Stabies le territoire se présentait recouvert d'une sinistre nappe foncée. Il n'y avait plus de maisons, de rues, d'arbres: toute forme de vie avait été effacée. La commission demanda à l'empereur Titus des interventions pour réparer les dommages aux villes restantes. En 80 ap. J.C., l'empereur se rendit personnellement dans les localités touchées par l'éruption et décida, entr'acte, de n'entreprendre aucune œuvre pour récupérer Pompéi et Herculanum irrémédiablement ensevelies. Les survivants, dans la tentative de récupérer dans les décombres les statues des divinités et les objets sacrés des temples, commencèrent la spoliation de Pompéi.

Aucune forme de vie ne renaquit en ce lieu. Les personnes cherchèrent refuge ailleurs en abandonnant pour toujours ces lieux désormais inhospitaliers. En 106 ap. J.C., Tacite composa ses "Histoires" en publiant les lettres de Pline le Jeune le seul témoin oculaire de la tragédie. L'empereur Marc-Aurèle (121-180 ap. J.C.) dans un de ses écrits cita le destin de la ville comme exemple de la "caducité et de la précarité de la vie terrestre".
Au début du III° siècle, l'historien Dion Cassius élabora un nouveau compte rendu de cette catastrophe, redevenue actuelle à cause d'une autre violente éruption du Vésuve. L'empereur Alexandre Sévère (208-235 ap. J.C.) fit reprendre les fouilles pour récupérer des marbres et des statues, mais les travaux s'interrompirent après peu de temps. Depuis lors, sur Pompéi, tomba l'oubli. Des villes ensevelies il ne resta que quelques vagues indications transmises dans la cartographie romaine, qui fut reproduite jusqu'au Moyen Age, comme dans le cas de la Tabula Peutingerienne. Par la suite, on oubliera aussi les lieux exacts où se situaient les villes et les villages. Jusque au XVI° siècle quand les travaux sur le Canal Sarno obligèrent à travailler dans cette zone. Et la, une plaque en marbres remonte à la lumière ou l'on lisait clairement "POMPEIIA", l'ancienne ville avait été retrouvée.

Ch.5 : Le Vesuve...