Ch.3-2 : Politique et Elections à Pompéi
Les magistrats, qui se partageaient responsabilités et fonctions, étaient liés deux à deux dans le collège, un magistrat pouvant opposer son veto aux résolutions du confrère ou du collège supérieur à celles du collège inférieur. Ils restèrent en fonction pendant un an, qui courut du 1er juillet au 30 juin suivant, et exhibèrent, pendant la durée de leur mandat, des signes distinctifs de leur statut, principalement en portant la toge praetexta, c'est-à-dire bordée de pourpre.
Lorsqu'il n'était pas possible de procéder à des élections régulières ou en cas de nécessité ou d'exception, comme suite à la destitution de l'autorité par l'empereur des magistrats en fonction à la suite de la rixe de 59 après JC, leurs fonctions étaient confiées à un " Praefectus Jure Dicundo Lege Petronia "de nomination impériale, mais généralement proposé par l'Orbo et choisi parmi les citoyens majeurs.
LES AEDILES. Les deux magistrats subalternes et, subordonnés aux premiers, les édiles, s'occupaient quant à eux de l'entretien des voiries et des bâtiments publics, de l'approvisionnement en eau et des vivres, des services de police urbaine et de la rationalité, ainsi que d'autres besoins pratiques de la vie urbaine et s'appelaient donc officiellement Duoviri Viis Aedibus Sacri Pubìicis Procurandis. Ils ont également attribué des sièges aux vendeurs ambulants dans les lieux d'intérêt commercial majeur, comme l'indiquent certaines inscriptions.
Le SÉNAT MUNICIPAL. Les magistrats, directement élus par le peuple, restaient en fonction pendant un an et à la fin du mandat ils devenaient partie intégrante de l' Ordo Decurionum, c'est-à-dire du conseil civique, véritable centre du pouvoir délibératif, incarnant la continuité des tendances de l'administration, car elle se compose principalement d'anciens magistrats. L'Ordo Decurionum était également chargé des fonctions de contrôle de l'activité des magistrats et des biens économiques publics.
On ne connaît pas pour Pompéi le nombre précis des membres du Conseil, qui dans d'autres villes sont attestés en un nombre variant entre quatre-vingts et cent.
Ils bénéficiaient de privilèges particuliers, tant formels qu'extérieurs, comme la Toge bordée d'une bande violette ou les meilleures places réservées dans les cérémonies publiques ou les représentations théâtrales, tant substantielles qu'économiques, comme ne pas pouvoir faire l'objet de peines infâmes, en le cas des condamnations, puis le droit au logement gratuit, à l'usage gratuit de l'eau dans la maison et d'avoir des parts meilleures ou plus ostentatoires en cas de diction publique des denrées alimentaires, de dons d'une autre nature, de banquets publics, et d'autres encore prérogatives de cette sorte.
Certains des honneurs accordés aux décurions, comme surtout le droit de porter les insignes décurionnels dans les cérémonies publiques ou de s'asseoir sur le bisellium, le siege d'honneur à deux places, étaient aussi accordés aux citoyens qui n'en avaient pas, ou qui ne pourrait jamais recouvrir, la justice comme reconnaissance des mérites publics.
Bien que non comptabilisées formellement dans le nombre des décurions, des distinctions particulières étaient alors attribuées par les citoyens aux mécènes, c'est-à-dire à ceux qui, bien que n'habitant pas la ville, avaient conservé ou acquis avec elle des relations privilégiées et dont la personnalité éminente ou même une familiarité directe avec l'empereur les rendait capables de défendre leurs besoins et de défendre leurs intérêts, en cas de besoin, à la cour de Rome.
Parmi eux, qui ont été nommés par le Conseil, il y a parfois des membres de la famille impériale eux-mêmes. Pompéi comptait par exemple parmi ses mécènes Marcello, le petit-fils malheureux d'Auguste décédé prématurément, déjà désigné comme son successeur à la tête de l'empire, à qui les citoyens placèrent une statue dans le Forum triangulaire.
LES QUINQUENNAUX. Les "duoviri iure dicundo" élus à la fin de chaque quinquennat avaient également des fonctions supplémentaires qui les conduisaient à être de véritables personnalités éminentes de la société de la cité. Eux, précisément appelés "quinquennales", avaient le pouvoir supplémentaire et énorme non seulement de contrôler les positions administratives et fiscales de tous les citoyens, mais aussi de vérifier si les conditions requises des décurions individuelles pour être membres du Conseil civique existaient toujours. , ou s'ils devaient être renvoyés à la place. En cas de pénurie de personnel, alors, ils procédaient à l'installation de nouveaux membres non élus dans l'Ordo, l'Adlectio, finissant par cela pour désigner en fait les futurs magistrats potentiels. Pour ces prérogatives, l'accomplissement de leur mandat était incontestable par le Conseil. On comprend alors comment ils étaient en fait les véritables éminences grises de la politique municipale et ce n'est pas un hasard si à Pompéi ils ont toujours été des personnages appartenant à un très petit nombre de familles, celles qui détenaient réellement le pouvoir dans la ville, car par voie directe ou influence indirecte. Parmi ces familles on se souvient, à l'époque impériale, des Alleii, des Clodii, des Cuspii, des Hegii, des Holconii, des Lucretii, des Tullii, des Veii, et aujourd'hui on retrouve leurs riches résidences dans la ville.
LE POPULUS. L'Assemblée populaire (populus), convoquée par le premier magistrat supérieur qui la présidait, avait pour fonction première d'élire les magistrats de la ville, et celle qui, même si secondaire, de procéder à la ratification formelle des résolutions adoptées par le Conseil des décurions. , que les magistrats avaient alors pour tâche de mettre en œuvre. L'élection des prêtres publics était également confiée au populus, qui était alors promulgué par les magistrats. Il nous paraît clair que toutes ces catégories publiques dans la cité, promues et favorisées par le pouvoir romain dans une colonie de Veneria Publica comme Pompéi, constituaient une sorte de contrôle de chacun de ces ordres, sur tous les autres.
LES ELECTIONS ET LA PROPAGANDE PUBLIQUE
LES RÈGLES ÉLECTORALES. Des élections administratives avaient lieu chaque année et permettaient à un très petit nombre de Pompéiens d'élire directement l'exécutif.
En effet, seuls les citoyens de sexe masculin, libres et émancipés, étaient en possession du droit de vote, excluant ainsi les femmes, les esclaves, les étrangers non résidents permanents, ceux qui étaient encore sous l'autorité parentale et interdits. Les électeurs étaient regroupés en circonscriptions électorales, connues à Pompéi au nombre de cinq, correspondant aux quartiers de la ville dans lesquels la ville était divisée, et au Pagus Augustus Felix Suburbanus.
LES RÈGLES ÉLECTORALES. Des élections administratives avaient lieu chaque année et permettaient à un très petit nombre de Pompéiens d'élire directement l'exécutif. En effet, seuls les citoyens de sexe masculin, libres et émancipés, étaient en possession du droit de vote, excluant ainsi les femmes, les esclaves, les étrangers non résidents permanents, ceux qui étaient encore sous l'autorité parentale et interdits.
Les électeurs étaient regroupés en circonscriptions électorales, connues à Pompéi au nombre de cinq, correspondant aux quartiers de la ville dans lesquels la ville était divisée, et au Pagus Augustus Felix Suburbanus.
Les Campanienses étaient ainsi appelées par les habitants du quartier nord-est, tirant leur nom de l'ancienne porte de Capoue, d'où les Regio 3 et 4.
Les Forenses, d'autre part, étaient les habitants du quartier autour du Forum, à savoir celui du sud-ouest, Regio 7 et 8.
Les Salinienses les citoyens qui étaient proches de la Porte du Sel, l'actuelle Porte Herculanum, dans le quartier nord-ouest, Regio 6.
Les Urbulanenses , enfin, ils étaient les habitants du quartier voisin de la Porte Urbulana, l'actuelle porte Sarno, c'est-à-dire le quartier sud-est, Regio 2.
Les Paganis, aussi les citoyens à côté de la porte Nocera dans la Regio 1
Augusteniens o Suburbanorum ceux du Suburbe, la campagne autour la ville.
L'accès à l'électorat passif, était réservé aux candidats remplissant certaines conditions, préalablement examinées par le Conseil, dont les plus importantes étaient la liberté de naissance et des revenus d'au moins 100 000 sesterces. D'autres conditions requises directives étaient alors la résidence effective dans la ville ou dans un rayon bien circonscrit, le fait de ne pas exercer de professions infâmes (outre celle de paysan, d'usurier, etc., même celle d'acteur était considérée comme telle, de gladiateur, le maître d'armes, le commissaire-priseur, le croque-mort et autres de ce type). Une dernière exigence était la figure morale sans faille. Sur l'âge minimum, fixé à l'âge d'Auguste à 25 ans, en revanche, des exceptions étaient souvent faites, alors que pour prétendre à la magistrature supérieure il fallait avoir parcouru au préalable celle de rang inférieur. Une grande souplesse semble avoir été appliquée à la période d'intervalle canonique qui doit s'être écoulée entre l'exercice des deux fonctions. Concernant l'âge, il faut rappeler que l'âge moyen à l'époque romaine pour l'adulte était de 30 ans alors que 60 ans était considéré comme l'âge de la vieillesse, généralement depassée, ce serait comme dire 90 ans aujourd'hui.
En mars, le Conseil, après avoir évalué les besoins, a désigné les personnes admises au concours électoral parmi celles qui avaient exprimé leur aspiration à la magistrature, les Professis et, en l'absence d'un nombre complet, ceux indiqués par le magistrat le plus ancien qui a indiqué le Comitis, la Nominée. Bien qu'il s'agisse encore d'une question controversée, il est probable que déjà dans cette première phase parmi la population des groupes de pression se soient formés pour inciter certains personnages à présenter leur candidature.
Une fois les listes dressées, les aspirants magistrats, vêtus d'une toge blanche qui leur donnait le surnom de Candidats, de candide à la toge blanche, se présentaient dans le Forum et du haut de la tribune des orateurs, le Suggestum, situé dans la partie centrale du côté ouest, ils ont exposé au peuple les lignes programmatiques de leur engagement au bureau, c'est-à-dire leur programme. C'est alors que commence la véritable campagne électorale qui, parfois même âprement disputée, engage la vie de tous les citoyens.
A l'issue de la contestation, les élus durent s'engager à verser une somme considérable d'honoraires et à payer à leurs frais les émoluments pour toute l'année de leur mandat au personnel des collaborateurs et aides indispensables pour rendre l'appareil administratif de la ville fixe en nombre, fonctions et salaire, mais choisi directement par eux en termes de personnes. Il se composait de deux scribaes, secrétaires et neuf apparitores, c'est-à-dire assistants, préposés et divers collaborateurs pour chaque duovir, et un scribe et trois apparitores pour chaque constructeur. Plus précisément, parmi les apparitores du duoviri, il y avait un accensus, un véritable ordonnance, qui recevait un salaire de 700 sesterces par an, deux licteurs, des gardes du corps qui précédaient le duoviro portant les paquets sans hache, donc un symbole du seul pouvoir civil, avec un salaire annuel de 600 sesterces, un aruspice, qui avait pour tâche de dessiner les auspices et d'interpréter les phénomènes, qui recevait un salaire de 500 sesterces, deux messagers, payés chacun avec 400 sesterces, et un copiste, un héraut et un joueur de flûte , chacun recevant 300 sesterces. Les secrétaires, en revanche, qui représentaient une catégorie très appréciée des techniciens administratifs, devant rédiger et classer les procès-verbaux, rechercher les pièces administratives, préparer matériellement les pièces de caisse et autres pièces comptables, étaient récompensées de 1200 sesterces chacune.
Il n'est pas rare que leur compétence et leur expérience soient confirmées dans le poste par plusieurs magistrats successifs. Les édiles, en revanche, n'avaient qu'un seul secrétaire, payé avec 800 sesterces plus un flûtiste et un héraut, chacun avec un salaire de 300 sesterces, et un aruspice, avec un salaire de seulement 100 sesterces.
Les magistrats devaient aussi financer un ouvrage public ou mettre en place des jeux et dans cette circonstance particulière ils ont su montrer pleinement leur munificence envers la ville, obtenant un très large consensus parmi les citoyens. Certaines inscriptions, qui rappellent les travaux effectués à leurs frais par les magistrats dans le respect de cette règle, précisent en revanche l'étendue de l'engagement économique auquel ils ont dû faire face dans l'année du mandat, que la loi a établi en non moins de deux mille sesterces chacun, mais qui ont souvent eu un impact beaucoup plus important, et les raisons pour lesquelles dans le monde romain, selon un témoignage de Pline le Jeune, déjà au début du IIe siècle, il y avait une réticence notable à se proposer comme administrateurs publics.
Ce processus deviendra progressivement de plus en plus aigu au fil du temps avec la diminution progressive des capacités de revenu de couches toujours plus larges de la société, avec pour conséquence une baisse des recettes fiscales pour les caisses de la ville. À une époque tardive, lorsque les mêmes impôts dus par une ville au pouvoir central étaient imputés directement à ses magistrats (qui devaient donc compenser ce que leurs concitoyens n'étaient pas en mesure de payer avec les leurs), les nominations devenaient en fait forcées et restreintes à ces quelques personnes capables de subvenir aux besoins nécessaires.
Le plus grand privilège devient alors celui d'appartenir à la catégorie des immuns, c'est-à-dire ceux qui ont été dispensés d'exercer des fonctions publiques. Ce phénomène, qui n'est pas encore évident dans les Pompéi du premier siècle, peut déjà y trouver quelque espion inquiétant. D'une part, en effet, il semble qu'annuellement la contestation ait touché un nombre très limité de candidats, d'autre part la pression que le peuple exerçait sur certains citoyens pour qu'ils postulent à des candidatures ne semble même pas se lire uniquement comme des poussées ou des invitations à des personnages timides mais méritants.
Il y a aussi de nombreuses personnes appelées plusieurs fois à tenir le duovirat, alors qu'il pourrait être dicté non seulement par un pur geste d'hommage, mais par le manque de candidats profès, la nomination comme duoviro faite plusieurs fois aux empereurs et aux membres de la famille impériale, qu'ils devaient ensuite approvisionner par des hommes locaux. Une fois magistrats, cependant, ils sont restés membres du Sénat citoyen à vie et appartenir à la catégorie des décurions était un privilège très recherché dans la société romaine hautement hiérarchisée du premier siècle de l'empire pour beaucoup qui visaient une élévation sociale. à atteindre aussi si on le paie cher. Un exemple de cela à Pompéi est un riche affranchi qui, bien qu'il ne pouvait personnellement aspirer à occuper un tel poste, car il n'était pas né libre, fit reconstruire à ses frais le temple d'Isis après les destructions causées par le tremblement de terre de 62 J.-C., mais au nom de son fils, lui obtenant en échange la nomination de décurion, alors qu'il n'était qu'un enfant de six ans, et lui ouvrant ainsi la voie dans l'aristocratie urbaine : sinon décurion, du moins être un père décurion (!)
AFFICHES ET ÉCRITS ÉLECTORAUX. Le système électoral attribuant le pouvoir judiciaire non pas à ceux qui avaient obtenu la majorité absolue des suffrages, mais à ceux qui avaient remporté la majorité des circonscriptions électorales, il était dans l'intérêt des candidats d'assurer une audience électorale bien répartie dans la diverses sections territoriales. Si, en plus de cela, on considère aussi qu'il y avait deux élus pour chaque office, on comprend combien il était facile de trouver souvent des candidats à la même magistrature, voire à des magistratures différentes, alliés les uns aux autres comme un couple, donc pouvoir s'appuyer sur les deux, une base électorale plus large. De nombreuses candidatures nous en donnent la preuve, tant dans le concours pour la magistrature inférieure que supérieure. Il y a des exemples à Pompéi de la façon dont de véritables blocs électoraux ont été documentés, c'est-à-dire des "listes de concentration" formées par deux candidats pour le poste de duoviro et deux candidats pour celui de la construction, qui se sont présentés conjointement à l'électorat. Le témoignage de leur cohésion de propos et la garantie d'un programme administratif bien défini qu'ils auraient mené conjointement s'ils avaient été élus.
Il semble cependant qu'il n'ait jamais pleinement convaincu les Pompéiens, qui se méfiaient quelque peu de tels blocages, ne menant jamais personne au triomphe complet. Sur les tons vifs de la campagne électorale, les nombreuses affiches électorales documentant comment les candidats et leur entourage ont œuvré pour disputer les faveurs de la citoyenneté apportent un témoignage tout à fait exceptionnel. Le soutien des "grands électeurs", des corporations, des notables influents, était naturellement surtout recherché dans un jeu d'échange de faveurs et d'alliances parfois conçu sur plusieurs années, pour que les candidats puissent réciproquement échanger le poids de leur propre base électorale, mais le soutien était souvent aussi demandé à des citoyens célibataires et obscurs. D'autre part, ce sont souvent de très humbles pompéiens, parfois même sans droit de vote, qui prennent publiquement parti sur les affiches en faveur de l'un ou l'autre des candidats, sollicitant pour eux l'élection. Dans le mécanisme de la concurrence, donc, qui a donné un poids formel ample à ces valeurs simples du terroir qui devaient spontanément caractériser la vie de la ville, un rôle considérable a été joué par les voisins, c'est-à-dire les habitants d'un même quartier, en favorisant la réussite d'un candidat. Parfois, en effet, il est aussi possible d'appréhender, au sein d'un même quartier, une animosité envers un candidat exprimée par une série d'affiches de contre-propagande, visant à avilir sa figure.
Des écrivains professionnels s'intéressaient à la confection des affiches, peintes en grosses majuscules rouges ou noires sur fond de mortier blanc passé sur les façades des maisons et des commerces. Ceux-ci, qui travaillaient de préférence la nuit, étaient généralement aidés par un ou plusieurs collaborateurs, les adstantes, comme le dealbator qui étalait le mortier, ou le lanternarius qui éclairait en soutenant l'escalier, mais qui parfois agissaient aussi seuls.
Aemilius Celer, un scriptor qui nous a laissé plusieurs affiches "signées", se vante par exemple sur l'une de l'avoir réalisée singulus, ad lunam (sans l'aide de personne, au clair de lune). Il n'est pas rare, en effet, que dans l'exercice de leur travail réalisé sur commande, ils aient également inclus dans les manifestes des commentaires des plus disparates, pour des raisons purement personnelles.
Parfois, les affiches sont écrites directement par des écrivains improvisés, qui jugent approprié d'en être fiers. C'est le cas, par exemple, d'un blanchisseur, Mustius, qui non seulement vote pour le candidat, mais "passe le mortier, et écrit seul (unicus), sans l'aide d'autres camarades", ou d'un certain Paris.
Fréquentes sont aussi dans les affiches électorales, qui envahissaient de manière impressionnante les murs de Pompéi, les références aux qualités morales des aspirants à la magistrature ou les souvenirs de leurs mérites déjà acquis.
Ces affiches, qui comportaient généralement bien en évidence le nom du candidat suivi du poste auquel il aspirait, puis l'invitation à voter pour lui ( oro vos faciatis ) accompagnée du nom des rogatores, c'est-à-dire ceux qui prônaient son élection, étaient inscrits aux points stratégiques de la ville, le long des rues principales, sur la façade des maisons des citoyens les plus importants, au siège des associations et dans les lieux de réunion habituels.
Ces affiches, qui comportaient généralement bien en évidence le nom du candidat suivi du poste auquel il aspirait, puis l'invitation à voter pour lui (oro vos faciatis) accompagnée du nom des rogatores, c'est-à-dire ceux qui prônaient son élection, étaient inscrits aux points stratégiques de la ville, le long des rues principales, sur la façade des maisons des citoyens les plus importants, au siège des associations et dans les lieux de réunion habituels. Ils montrent comment la campagne électorale âprement disputée a impliqué la vie de l'ensemble des citoyens.
Conclusion :
Il nous semble quelque peu étrange que, malgré les énormes fouilles effectuées à Pompéi, les actes officiels de la ville, ni les lois constitutives de la colonie pompéienne, n'aient jamais été retrouvés ; ces documents auraient constitué un complément important à la documentation électorale des graffitis citoyens. Suite au premier tremblement de terre de l'an 62, de nombreux édifices publics ont été vidés de leurs registres au fur et à mesure de leur reconstruction ; aujourd'hui, nous ne savons pas où ces archives ont été conservées. Après le tremblement de terre de 79, il y a eu de nombreux pillages publics et privés. On sait que Rome avait confié aux Curatores Restituendae Campaniae la gestion de " l'après cataclysme ", et le grand travail de pillage des biens et documents de toutes les provinces touchées par le tremblement de terre, à emmener sans doute au Cap de Misene où la flotte de Sille les aurait fait suivre jusqu'à Rome, sans passer par Néapolis car, bien que sous tutelle romaine, il y eut toujours une ancienne colonie grecque comme Cumes.
Aujourd'hui on peut déduire la vie politique des Colonies à partir des registres de Rome, mais on ne connaît pas la véritable Vie Publique de la ville de Pompéi, le seul élément sont les graffitis publics qui en donnent une brève mention.