Ch.7 : Les Fouilles
La découverte de Pompéi date du XVIe siècle. Elle est due aux travaux d'assainissement que l'on exécuta à cette époque dans la vallée du Sarno. En creusant un canal de dérivation pour les eaux du torrent et en perçant une galerie dans la colline de la " Civita „ , l'architecte Fontana découvrit un grand nombre d'inscriptions et plusieurs constructions, dont les murs étaient décorés de peintures.
Toutefois, la première et véritable exploration eut lieu en 1748, sous le règne de Charles de Bourbon. On avait déjà, à ce moment, entrepris les fouilles d'Herculanum qui nous livrèrent, quelques années plus tard (1750-1753), les admirables bronzes et les papyrus de la Villa suburbaine, connue sous le nom de Villa des Pisons.
Comme on le sait, les fouilles d'Herculanum se heurtaient à d'immenses difficultés, tandis qu'à Pompéi les travaux de désensevelissement furent d'une grande facilité. C'est pourquoi les fouilles de Pompei prirent rapidement une allure régulière et continue, presque sans périodes d'interruption. Elles devinrent dès lors la plus grandiose entreprise que l'on pût mener en matière de recherches archéologiques. Les travaux furent conduits avec rapidité, surtout pendant la première moitié du XIXe siècle. Entre les années 1806 et 1832, on restitua à la lumière du jour la plupart des édifices publics et quelques-unes des principales constructions, ayant appartenu à des particuliers.
Ce n'est cependant que de l'année 1860 que date, sous la direction de Giuseppe Fiorelli le début des fouilles, méthodiques, rationnelles, exécutées quartier par quartier, sans solution de continuité et sans à-coups: méthode de recherches qui se perfectionna au fur et à mesure, en procédant en même temps à des travaux de protection et de restauration. Il en résulte que les fouilles de Pompei sont devenues progressivement, au point de vue technique, un véritable modèle comme méthode d'excavation, conduite des travaux, mesures de conservation et de restauration. Nous leur sommes redevables de cet admirable ensemble, formé par la " Casa dei Vettii, celles des " Nozze d'Argento, des " Amorini dorati, de " Lucrezio Frontone, ensemble qu'ont complété, depuis dix ans, les nouvelles fouilles de la " Via dell'Abbondanza, l'exploration de la " Villa dei Misteri, de la " Maison du Ménandre, et la restauration du Tribunal, de la Basilique.
Dans les fouilles, telles qu'on les pratique actuellement, on s'efforce d'obtenir la vision intégrale des édifices que l'on dégage. Tous les éléments des superstructures sont soigneusement recueillis et remis en place. Toute la décoration murale et les mosaïques des pavement sont laissées in situ et intelligemment protégées contre tout danger de détérioration. De même, tout ce qui pouvait garnir la maison, objets d'art, pièces d'ameublement ou ustensiles d'usage domestique, en un mot tous les objets intimement liés au caractère de l'habitation sont, autant que possible, réinstallés aux endroits mêmes qui leur étaient autrefois destinés. Chaque maison, chaque boutique, chaque atelier nous offrent ainsi un tableau complet de l'existence qui s'y écoulait. Le visiteur, tant soit peu familiarisé avec les aspects extérieurs des édifices, peut sans effort d'imagination évoquer, à chaque pas, la vie et l'atmosphère de la cité antique.
À l'heure présente, on a désenseveli à peu près les trois cinquièmes de la ville. Mais étant donné les nouvelles méthodes de fouilles qui mènent de front l'excavation, minutieuse et prudente, et la savante restauration jusque dans les moindres détails, il est à présumer que l'on emploiera plus de temps pour découvrir les deux autres cinquièmes qu'on en a mis pour les trois premiers.
Ch.8 : Les Styles de Peinture...