Ch.14 : Description de la Maison à Pompéii  



Plan Maison de Pansa

Avec l'héritage Préhellénistique et Grecque, Pompéi , fruit de la Civilisation Italique, grâce a sa conservation sans doute miraculeuse, nous donne tous les monuments qui constituent ces civilisations antiques, et aussi une structure d'habitation qui ressent des coutumes anciennes et aussi dans un certain sens une maison plus moderne pour l'époque qui ressent des besoins du moment, ce qui fait toute la différence de la Maison Pompéienne; à une ossature robuste et élégante, la maison de Pompéi se révèle plus pratique et réelle. c'est l'organisme vivant, d'autant plus vivant, d'ailleurs, qu'il est moins imposant, d'autant plus familier qu'il rentre davantage dans les lignes et les proportions de la vie ordinaire. L'histoire de la cité s'y révèle encore mieux que dans les monuments. Les transformations subies par les maisons en cinq siècles reflètent l'évolution de la ville, le développement de son bien-être, les changements de ses conditions de vie.
Le plus ancien type d'habitation est déjà un organisme parfait, et de forme et de technique, car il atteste la fin, non le début, d'une civilisation. C'est la noble maison des conquérants italiques du Ve siècle avant J.-C, au moment où ils s'installaient en maîtres sur les fertiles terres de la Campanie. La maison pompéienne répond aux besoins d'un peuple méditerranéen. Elle est peut-être dérivée de la réunion de plusieurs cabanes disposées autour d'une cour, de la nécessité d'une vie patriarcale et rurale autour du chef de famille. Les appartements et le foyer fermés à l'extérieur s'ouvrent à l'intérieur sur l'atrium à ciel ouvert. Au centre de cet atrium, un bassin ou impluvium recueillait l'eau de pluie, prévoyance nécessaire dans un terrain volcanique où l'eau de source manquait.

Plan Maison de Pansa

La maison pompéienne fut, dès son origine, la maison latine la plus ancienne, plus tard, la maison romaine telle que nous la font connaitre les textes des auteurs, le plan de Rome sous Septime Sévère, des substructions antiques souvent peu intelligibles avant la découverte de Pompéi. Nous verrons la maison de Pompéi subir, comme les monuments publics, l'influence grecque mais sans perdre son caractère primitif de maison latine. L'influence grecque pourra l'agrandir, la prolonger plutôt, doubler, tripler même, par des appartements plus spacieux la vieille maison d'autrefois, mais elle n'y entrera pas, elle n'attaquera pas ses parties essentielles, qui, sous toutes les influences, sous toutes les dominations, conserveront leur caractère primitif. La partie principale, le cœur de la vieille maison latine est l'Atrium ; c est le développement de cette partie embryonnaire, son épanouissement qui a créé la maison romaine. Dans cette pièce unique s'accomplissaient nécessairement tous les actes de la vie domestique : on y conservait le feu et l'eau, on v faisait la cuisine, on y sacrifiait, on y mangeait, on y dormait, on y vivait pendant les heures que laissaient libres les occupations extérieures; la fumée du foyer domestique s'enfuyait, non sans noircir les murs, par la porte ouverte ou par un trou ménage au centre de la toiture.

Fauces

Tel était aussi l'atrium ; le premier atrium fut une cabane mieux construite. Du foyer qui noircissait ses murs, il tira son nom : atrium de ater, noir) et, à travers les siècles, ce nom a survécu ; chez nous encore on appelle le foyer l'âtre. Le lit conjugal, le torus genialis,  se dressait dans un petit renfoncement, en face de la porte d'entrée ; dans un autre endroit, le foyer ; à une place moins sombre, sans doute près de l'ouverture où, dans les rayons de la lumière se jouait la fumée qui montait, la table sur laquelle on mangeait. Enfin, avec le progrès de la civilisation et les besoins nouveaux qu'elle engendre, l'atrium se développe, rayonne, s'entoure de chambres. C'est sous cette forme que nous apparaissent à Pompéi les maisons les plus anciennes.
Prenant comme type de la maison pompéienne, et aussi de la maison romaine, la maison de Pansa, nous allons d'abord étudier dans cette riche maison, une des plus riches de Pompéi, la première partie, bien distincte et bien séparée des autres, la partie correspondant à la maison plus antique, celle qui rayonne autour de l'atrium

couloir

L'entrée de la maison fut souvent précédée d'un vestibule ; le mot vestibulum vient de stabulimi, étable, parce que, primitivement, devant la maison s'étendait, avec l'étable des troupeaux, la cour de ferme. Ce vestibule, souvenir des temps antiques, était, à Pompéi, absent ou embryonnaire. Là en effet, même dans les maisons riches, chez Holconius ou chez Pansa, ou dans la maison dit "du Faune" une longue file de clients n'avait pas à attendre, comme dans les demeures patriciennes de Rome, l'ouverture des portes. Le vestibule de la maison de Pansa,  n'était guère qu'une marche en dehors de la porte. Après l'avoir dépassé, on franchissait aussitôt un beau seuil en pierre dure et on se trouvait dans les fauces, corridor faisant suite à la porte d'entrée et conduisant à l'atrium.

couloir 2

Nous avons vu l'atrium s'entourer de pièces diverses : en face de la porte, le tablinum, ou salon, à la place qu'occupait autrefois le lit ; à droite et à gauche les chambres d'habitation cubiculum, dormitorium; à la suite de ces chambres, deux pièces ouvertes, alae, sans emploi bien determiné, appelées, suivant leur situation, ala dextera, aile de droite, ou ala sinistrae, aile de gauche. Une des deux pièces situées à droite ou à gauche du tablinum, servait généralement de salle à manger ; souvent aussi on mangeait dans le tablinum ou bien à l'étage supérieur dont, par suite de cet usage antique, les chambres ont gardé le nom général de cenaculum, salle à manger. Les deux pièces placées à droite et à gauche des fauces, servaient à des usages domestiques ou étaient louées comme boutiques ; il en était ainsi chez Pansa. La cuisine et souvent le laraire avec elle, avaient émigré dans les pièces communs. 

parquette

Toutefois, l'atrium avait gardé bien des souvenirs de son ancien état de pièce universelle : du trou par où autrefois fuyait la fumée était restée l'ouverture appelée compluvium d'où, par les gouttières, l'eau de pluie tombait dans impluvium, bassin creusé au centre de l'atrium ; la margelle elegante d'un puits. en marbré ou en terre cuite, rappelait l'ancien vase où l'on conservait l'eau ; sur une table en marbré appelée cartibulum, souvenir de l'ancienne table à manger, on exposait, comme nous sur des dressoirs, la belle vaisselle de bronze ou d'argent .

atrium3

Telle est, dans ses parties essentielles, la maison de Pompéi à la plus ancienne époque à laquelle il nous soit possible de remonter. Et il est à remarquer que toutes ses parties ont des noms latins, car elle n'a pas encore accueilli les raffinements de la Grèce : vestibulum, fauces, atrium, cubiculum, dormitorium. ala, tqblìnum, cartibuluin. Malgré les changements introduits, l'atrium est encore à cette époque le centre de la maison ; l'endroit où, au milieu de ses servantes et occupée aux travaux de son sexe, se tient la femme, veillant à tout sans que rien puisse, à son insu, entrer dans la maison ou en sortir. Un petit jardin, souvent orné de quelques colonnes, s'étendait derrière le tablinum.

chambre

Mais, sous l'influence grecque, l'augmentation du bien-être et du luxe et aussi la famille plus nombreuse, les mariages des enfants, font trop étroite l'antique demeure et il faut se préparer à émigrer hors de l'atrium. On entoure d'une colonnade le centre du jardin agrandi, orné d'un beau bassin centrai et il prend le nom grec de péristyle; le corridor qui y conduit s'appelle andron  ; tout autour du péristyle se construisent des chambres , qui, peu à peu, de pièces de service, deviennent la demeure de la famille. les salles à manger et les salons, l'endroit de la maison où ne pénètrent que les intimes. Nous voyons sur le pian de la maison de Pansa que, dans le péristyle, on n'a gardé à droite qu'une grande pièce,  salle à manger pour les repas nombreux, appelée oecus, et deux pièces plus petites avec un corridor  conduisant à une porte sur la rue appelée posticum. 

chambre 2

Dans une des pièces  gisaient les squelettes de plusieurs femmes parées de leurs bijoux. Le reste de ce coté du péristyle B, détaché de la maison et transformé en appartement à louer indépendant, avait son entrée sur la rue : mais, dans la plupart des maisons, les deux côtés du péristyle étaient garnis de chambres. Au fond. à coté d'une pièce plus petite, une grande salle occupe, par rapport au péristyle. une situation analogue à celle du tablinum au fond de l'atrium; on l'appelait exedra; c'était un lieu de réunion.
Si dans la première partie de la maison, la partie proprement latine, les noms des diverses pièces sont latins, dans cette seconde partie. ajoutée sous l'influence grecque, les noms sont grecs : andron,peristylium, oecus, exedra. et aussi le triclinium nom à la fois d'un triple lit de table, et, par extension, de la salle à manger disposée pour recevoir ce lit .

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A gauche de l' exedra , dans la maison de Pansa, un corridor  conduisait à un portique  supporté par onze colonnes, occupant toute la largeur de la maison et du grand jardin qui y faisait suite. Dans ce jardin, au moment des fouilles, on a retrouvé encore sous les cendres et sous les lapilli le terrain dispose en plates-bandes ; un réservoir, des tuyaux y distribuaient l'eau nécessaire à l'irrigation.

chambre 3

A l'extrémité du péristyle, à gauche, se trouve l'entrée de la cuisine avec un fourneau sur lequel on pouvait faire chauffer quatre vases à la fois ; au-dessus on voit encore, peintes sur le mur, les images des dieux Lares et des pénates. De la cuisine, une porte conduisait aux latrines par un vestibule sur lequel ouvrait aussi une petite écurie avec sa mangeoire , destinée sans doute à un âne, car le passage étroit qui y conduisait aurait été peu praticable pour un cheval. Ce n'est pas, comme on le pense bien, par l'atrium et le péristyle que l' âne entrait dans la maison ou en sortait, mais par une grande pièce qui avait une large porte sur la rue. Il ne sortait d'ailleurs que rarement, étant sans doute employé au moulin ou à la culture du jardin.

cuisine

Telle était, à la belle époque de l'art, le pian d'une riche maison de Pompéi, d'une maison romaine aussi. La maison de Pansa est au centre d'une ile (VI, 6), c'est-à-dire d'un terrain dont les quatre côtés sont bordés par des rues. Il est probable que primitivement, avec son jardin, elle occupait toute l'ile. Plus tard, le terrain devenant rare et cher, et, par suite, le prix des loyers élevé, on construisit des maisons de rapport en bordure sur la rue, ne réservant pour le jardin que la partie située derrière la maison. C'est ainsi que, de chaque côte de la porte de la maison de Pansa, nous voyons des boutiques. L'une cependant  communique avec l'atrium par une chambre ; soit que, dans cette boutique, le propriétaire exerçât, par quelqu'un de ses esclaves, un commerce ; soit que, en affranchissant un de ses esclaves, il lui ait concédé un local et un fond de marchandises, restant lui-même intéressé dans cette affaire à cause de ses avances. Il est possible aussi que, en dehors des circonstances assez rares où l'on ouvrait la grande porte, cette boutique et la chambre qui fait suite, aient servi, en même temps que de boutique, d'entrée dans la maison, le boutiquier étant en même temps concierge.

lararium

Une boulangerie occupe l'angle gauche de la maison. Les boutiques, où sans doute on vendait le pain, avaient leurs arrière-boutiques et communiquaient avec la grande salle où se trouvaient les moulins, les chaudières, le pétrin et le four . La pièce du fond, servait de magasin. Encor, des boutiques avec leurs arrière-boutiques et un escalier montant à l'étage supérieur ou pergula, demeure du boutiquier et de sa famille. Dans ces boutiques on a trouvé des couleurs. A l'autre angle de la façade, des pièces devaient être affectées à une industrie ; une pièce renferme un puits et un four de grande dimension ; un escalier, dans dans une pièce, montait à la pergula. Des appartements à louer tout à fait indépendants de la maison, étaient ici présents aussi.

peristium 2

Ainsi furent amoindries les riches maisons à l'époque ou, à cause de la population plus dense et du prix du terrain, le propriétaire voulut tirer de l'insula qui lui appartenait entièrement le meilleur parti possible. Peut-ètre aussi, pour établir les colons de Sylla, construisit-on des boutiques autour des iles complètement occupées par une riche maison et un vaste jardin. Dans la maison même nous avons donné une classification générale des pièces sans assigner à toutes une attribution bien précise. Une recherche plus détaillée,  expliquera  plus richement les partie de la maison. 



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