Ch.22 : Aqueduc Vesuvien  



Plan Aqueduc de Serinum

Pompéi est situé comme Herculanum et nombreuses autres villes anciennes vésuviennes, dans l'Ager vesuvianum, une grande vallée qui entoure le Vésuve pour bien 200 kms. Les éruptions et le matériel lavique ont rendu cette plaine extrêmement fertile et riche en sels minéraux; ce n'est pas un cas que le nom même de la Campanie dérive du latin "Campaniae Félix" ou campagne riche pour la richesse même agricole. Quand on parle de terre volcanique, on parle notamment de manque d'eau évidemment car dans les profondeurs elle évapore par les incandescences volcaniques. Pompéi et nombreuses autres villes de la plaine étaient alimentées dans un moment premier de ses origines par les eaux du Sarnum qui courait tout près, mais qu'il deviendra bientôt insuffisant.

Plan Tour 1 Porte de Capuae

Avec l'annexion de la région à Rome comme Coloniae Corneliae Veneriae, le besoin hydrique augmente car les cités grandissent et prospèrent. Dans un premier moment, les eaux venant des sources des Apennins de la région de Benevento alimentent toute la région vésuvienne, Pompei, Herculanum, Stabie, Nuceriae, Oplontis, Bosco et même Neapolis sont alimentées par ces eaux qui bientôt elles aussi vont devenir insuffisantes. 

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L'occasion d'un réseau hydrique plus important est donnée par l'installation de la Flotte navale de Silla au Cap de Misène, position extrêmement stratégique car d'ici était possible le contrôle de toute la baie de Neapolis, ainsi que une voie plus facile et simple vers les colonies voisines et importants comme Cuma. Les eaux les plus importantes de la plaine étaient celles du Fleuve Serinum qui avaient ses sources dans la région d'Avellinum, à Serinum, et qui avaient la force nécessaire d'arriver jusqu'à le Misenum et donc alimenter toute la pleine, Neapolis comprise. Un projet important et vaste pour Rome de faire parcourir tant de route a ces eaux venant des montagnes pour alimenter les nouvelles colonies campanes.

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L'aqueduc des Aquae Augustae fut construit au 1° siècle, l'an 10 apr JC, pour une longueur de 145 kms; dans un premier moment fut attribué erronément à l'Empereur Claudius, puis justement à Auguste. Il naissait des bassins naturels alimentes des eaux des sources du Mont Serinum qu'y confluaient, dans les alentours d'Avellino. D'ici ces eaux parcourait un long trajet, presque tout en surface, pour joindre les alentours de Palmae. Ici une premier ramification permettait d'atteindre Pompéi, Oplontis, Stabiae. Ensuite l'aqueduc continuait dans la plaine du Vésuve jusqu'à à Cisternum (Citerne), ici, indiqué par son  nom meme, un grand  réservoir d'accumulation d'eau constituait une enorme reserve d'eau potable, avant les différentes branches, dont la principale vers Neapolis et donc vers Misene; une seconde ramification de dimensions reduites, allait jusqu'à la cote, et donc vers Herculanum. 

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Grace à une inscription rappelant la période de Constantin placé à l'origine du réseau, est possible connaître le nom du Consul Decimus Satrius Ragonianum, responsable des eaux du conduit campane.
En 1910, des travaux de creusement ont été menés sur le coté Nord de la Cité de Pompéi et des fondations ont été retrouvées, il s'agissait des restes de murs fortifiés qui manquait en ces lieux, un trait de mur large de 2 m en opus quadratum et une base de tour en opus incertum, il s'agissait de la déjà citée Porte de Capuae qui manquait parmi les Portes, (voir Porte Capuae , chap. Murs et Portes). 

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Sous la base de la tour, fut retrouvé un canal en partie obturé. Partie de ce canal était en réalité déjà venue en lumière pendant la première phase des travaux, mais il n'avait pas été possible de l'identifier ni d'établir s'il continuait ou s'il s'arrêtait la.
En ce qui concerne l'approvisionnement hydrique de Pompéi, il faut distinguer une première période plus ancienne ou les Pompéiens durent prélever l'eau du fleuve Sarnum très probablement, l'important cours d'eau, peu loin de la ville, et divinisé par la suite, et d'autres cours d'eau ou puis creusés à l'intérieur de la ville, voir même l'eau de pluie. Plus articulé, est par contre l'étude relative à l'approvisionnement de l'eau potable à Pompéi par un aqueduc, surtout parce que nous n'avons pas sources littéraires relatives à des aqueducs campans, au moins en ce premier moment.

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 Beaucoup sont par contre les témoignages des contrôles effectués et des techniques employés à l'installation hydrique dans la ville vésuvienne comme le castellum aquae, les piliers pour le "trop plein", les tubes et les diramations, les vannes utilisées.
Quant à la période de construction de un aqueduc pompéien, il ya trois hypothèses soutenues par des chercheurs: 1) l'aqueduc a été construit à l'époque de la fondation de la colonie romaine en époque Auguste; 2) l'aqueduc a été construit sous le règne de l'empereur Auguste et effectivement il était une branche du grand aqueduc construit à cette époque en Campanie, et alimenté par les sources du fleuve Serinum; 3) l'aqueduc a été construit sous l'Empereur Claudius. La seconde hypothèse est la plus répandue parmi les spécialistes puisque en époque Auguste, nombreux projets de construction furent réalisés en Campanie, par la volonté de l'empereur.

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A soutenir cela, était nécessaire de prendre en compte la technique de construction des pièces d'origine de l'aqueduc, qui sont de technique d'opus reticulatum appartenant également au castellum aquae et que l'on peut dater de la période d'Auguste, donc l'on retiens que l'aqueduc de l'ancienne ville de Pompei, soit alimenté par les eaux du Serinum et que sans doute ses parties en opus latericium doivent être attribuées à des restaurations exécutées dans la période du séisme du 62 apr JC.
À nous confirmez telle hypothèse, fut l'inscription retrouvée à Pouzzoles ( Puteolis..) dont le texte dans un moment premier ne fut pas lu correctement, mais que après une lecture plus attentive, permit de vérifier la faute à propos d'un "cur(atori, aquae Aug(ustae,", indication qui renseignait sur la présence d'un aqueduc, l'Aqua Auguste, à Puteolis.

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À cette première épigraphe il faut ajouter celle retrouvée dans le territoire de la Commune de Serino ou l'on reporte des travaux de restauration effectués en époque Costantinienne sur "l'aqueductum fontis Augusteii." La troisième hypothèse sur la chronologie de l'aqueduc, mettant sa construction en époque Claudienne, se base sur quelques fistules de plomb, attribuez à un aqueduc et retrouvée dans la zone Phlégréenne sur lequel avait été reporté le nom "Claudii Augustii", nom avec lequel l'aqueduc a été reconnu dans un premier moment. Concernant l'approvisionnement d'eau de Pompei et les sources qui ont alimenté en eau les conduits, quelques hypothèses : 1) les sources sont bien celles de Serinum dans les Apennins, 2) les sources sont celle de Avella dans un premier moment et ensuite celle du Serinum (…en tout cas mélangées aux premières..), et enfin 3) les sources sont situées sur les pentes du Vésuve.

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À cette première épigraphe il faut ajouter celle retrouvée dans le territoire de la Commune de Serino ou l'on reporte des travaux de restauration effectués en époque Costantinienne sur "l'aqueductum fontis Augusteii." La troisième hypothèse sur la chronologie de l'aqueduc, mettant sa construction en époque Claudienne, se base sur quelques fistules de plomb, attribuez à un aqueduc et retrouvée dans la zone Phlégréenne sur lequel avait été reporté le nom "Claudii Augustii", nom avec lequel l'aqueduc a été reconnu dans un premier moment. Concernant l'approvisionnement d'eau de Pompei et les sources qui ont alimenté en eau les conduits, quelques hypothèses : 1) les sources sont bien celles de Serinum dans les Apennins, 2) les sources sont celle de Avella dans un premier moment et ensuite celle du Serinum (…en tout cas mélangées aux premières..), et enfin 3) les sources sont situées sur les pentes du Vésuve.

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En particulier les chercheurs soutiennent la première thèse, et ils reconstruisent le parcours du long aqueduc qu'il serpentait pour dizaines de kilomètres. Le parcours reporté et supposé, tient présent en nombreux points la description fait dans les études effectuées au 16° siècle pour part du Vice-roi de Naples qui voulait rétablir l'ancien aqueduc de Serino pour porter l'eau à Naples; sur les anciens documents en langue napolitaine, on peut lires:…..

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"………Et cette eau non seulement allait aux villes désignées dans les projets, mais à d'autres sites aussi, car dans le plan de Palmae, une diramation avait été décidée qui devait aller jusqu'à Nolae, et quand elles fut fortifiée, dans les travaux de excavation furent retrouvées les dictes conduits…Et plus au sud de ce trajet, dans la commune de Palmae, une nouvelle diramation fut décidée pour alimenter la campagne de Pompeii, et par elle toutes les cités et villas par elle dérivées ergo Oplontis, Stabiae et les fermes de Bosco, car en ces lieux l'eau était nécessaire….Et le trajet continuait vers Neapolis ou au pied de la montagne Vésuvius fut construite un réservoir de citerne qui devait dériver vers la cote en direction de la cité d' Hercule……..… " 

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Pour chercher donc de déterminer les sources exactes de l'aqueduc pompeien, le Japan Institute of Paleological Studies de Kyoto a exécuté à Pompéi, quelques échantillonnages dans la citerne des Thermes de Stabiae, dans les piliers pour le "trop plein" et dans le castellum aquae positionné à hauteur m 42; en particulier, dans ce dernier bâtiment, les restes de calcaire ont été échantillonnés en deux zones, sur le fond de la vasque et sur les murs, au-dessus du trou d'introduction de l'eau où une bande de calcaires était présente. Les échantillonnages ont d'été exécutés aussi en quelques villa autour de Pompei , et c'est-à-dire à Torre annunziata l'ancienne Oplontis, dans la piscine de la Villa À de Stabiae et près des Thermes Nunziante à Palmae. Enfin des recherches dans les sites autour.

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Les analyses chimiques exécutées sur les restes de calcaires championnés, ont établi que les eaux des Thermes de Stabiae et des piliers du " trop plein" aux fontaines des carrefours, de l'aqueduc au Sarno, en localité il Mure d'Arce et de ce de Palmae dont le conduite est en opus reticulatum, toutes venaient des sources du Serinum.
Puis Les analyses ont établi que différents étaient par contre les sources des eaux qui alimentaient la conduite en opus latericium de l'aqueduc de Palmae pour lequel on pourrait supposer que quand l'aqueduc fut reconstruit en époque Costantinienne, ont été utilisées des sources différentes de celles de l'aqueduc Auguste. Très intéressants aussi les analyses des champions de calcaire prélevé dans le castellum aquae. 

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Le résultat des ces analyses laisserait donc supposer que l'eau qui arrivait à Pompéi, peu avant l'éruption du Vésuve, n'était pas celle des sources du Serinum peut-être parce que l'aqueduc qui les utilisait, avait été endommagé pendant le tremblement de terre du 62 d.C.; dans l' attente qu'il soit dans sa totalité, à Pompéi, on a prévu de faire arriver l'eau de d'autres sources, différentes, que au moment de cet étude n'ont pas encor été définies.
En outre, comme il s'est déclaré, les analyses ont établi que les eaux de la citerne des Thermes de Stabiae et les piliers pour "le trop plein" étaient celles du Serinum, l'on pourrait déduire que le système hydrique en ces bâtiments, au moment de l'éruption du Vésuve ils n'étaient pas en fonction.
En considération de tout ce qui a été analysé et discuté, on peut formuler les hypothèses suivantes:

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1) quelques spécialistes soutiennent que Pompéi avait déjà un aqueduc à l'époque de la déduction de la colonie, alimenté par les eaux qui venaient d'Avella et qu'en époque Auguste aurait été développé avec des eaux mixtes de la même localité et des sources du Serinum. Cette hypothèse reste actuelle car ils n'ont pas été retrouvés les restes de cet aqueduc datable éventuel à la dernière phase de la République et sa reconstruction reste donc hypothétique. Pour confirmer ou démentir cette hypothèse serait en effet opportun creuser par-dessous le castellum aquae pour déterminer la phases précédentes éventuelles, vu qu'aujourd'hui le bâtiment visible semble les dater d'époque Auguste. Si cette hypotese serait exacte alor cela voudrait dire simplement que Pompei était alimentées par une source à elle, pas très distante pour réduire les distances de parcours.
2) l'aqueduc de Pompei était une diramation de l'aqueduc Auguste de Serinum, qui alimentait toute la région, et qui avait en lui les eaux de tant d'autres sources pour l'augmenter en qualité et pression vu la distance à parcourir; il devais se détacher être Palmae et Sarnum.

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3) il est probable qu'une partie de l'aqueduc construite en époque Auguste, pour causes à nous inconnues aient été restaurées en époque de Claudius, peut-être pour la zone de Puteolis car ici les fistules reportent le nom de l'Empereur.
4) dans les derniers années avant les 79, Pompéi était servie par un aqueduc pour lequel les eaux n'étaient pas celles du Serinum, comme le témoignent les analyses chimiques des calcaires prélevé sur les murs du castellum aquae. Il est possible donc que pour un événement à nous inconnu, peut etre le 1° tremblement de 62, il ne fût plus possible d'utiliser le conduit de l'aqueduc du Serinum et ensuite pour Pompéi on pourvut à la construction d'un autre aqueduc en utilisant d'autres sources, qu'ils ne devaient pas être très distants

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Aujourd'hui, sur la base de nos connaissances, nous savons qu'au moins en époque d'Auguste les eaux qui alimentaient Pompei et Herculanum ainsi que les autres villes, étaient celle de l'Aqueduc Auguste de Serinum et donc serait très utile de se demander qui était la divinité représentée sur les parois du castellum Aquee à Pompei et que l'on date de l'époque d'Auguste. Pour répondre à cette question, l'on peut formuler encor deux hypothèses:
1) la divinité représentait le Dieu des eaux et sans doute le Dieu Sarnum.
2) la divinité représentait le Dieu Serinium, et dans ce cas nous sommes face à la première représentation iconographique du Serinium.

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aDans les maisons pompéiennes, grâce à l'ouverture du toit dans l'Atrium, le Compluvium accueillait l'eau de pluie qui tombait dans l'Impluvium et d'ici dans une grande Citerne enterrée, constituant ainsi une réserve d' eau pour la maison, par un petit puis ici placé, on pouvais l'utiliser pour les besoins de la maison. L'aqueduc du Mont Serino donnera une amélioration pour le ravitaillement hydrique; L'eau arrivait dans un répartiteur, le Castèllum Aquae sur les hauteurs de la cité, et la elles étaient reparties en trois conduites principaux; en utilisant la pente naturelle de la cité, par des tubes en plomb sous les trottoirs, l eau arrivait aux carrefours ou pour regagner de la pression, remontait des pilastres sur lesquels étaient placés des réservoirs qui faisaient de régulateurs de pression. Une grande disponibilité d'eau que desservait la cité par ces 40 fontaines publiques et pour les plus aisés, elle arrivait directement dans la maison, sans compter l'utilisation que l'on faisait dans les Thermes. 

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Il y n'avait pas un système véritable d'égout, sauf dans la zone proche au Forum. L'eau de déchargement inondait les rues en sortant aussi de l'enclos des murs par des ouvertures spéciales. Les trottoirs étaient haut respects à la rue, et pour la traverser fallait utiliser les 'passages pour piétons' constitués par grands blocs de lave là placés; en cas de fortes pluies les rues étaient complètement inondées et ces passages se vérifiés très efficace aussi. Pour les latrines on avait adopté un système d'évacuations pour les solides dans des canalisations enterrés, la Cloaca, pendant que les liquides étaient recueillis car était un acide d'amidon et donc destiné aux corporations des Foulonnes, les laveries publiques. 

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Cependant les Pompéiens n'oublièrent certainement pas le Sarnum car première source d eau de la cité, et par la suite ces eaux résultaient d'importance fondamentale pour pouvoir faire arriver les marchandises de la côte dans l'arrière-pays de la Campanie; à la suite de cela, l'on peut penser a deux Divinités fluviales vénérées dans la cité vésuvienne, le Dieu Sarnum qu'il assurait aux Pompéiens les commerces, et le Dieu Serinum qu'il leur assura pour quelques décennies, l'approvisionnement d'eau potable.


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