Regio 2 Insulaes Nucerienses
La Regio 2 occupe le secteur du sud-est de la ville compris entre le decumanus maximus, constitué par la Rue de l' Abondance, et le carde correspondant à la Rue de Nocere; une grande partie de l'aire est occupée par les grands complexes publics du Grand Gymnase et de l'Amphithéâtre; leurs construction remonte respectivement à l'âge augustea et aux années 70 avant JC.L 'urbanisation de cette zone remonte à l'âge samnite et semble avoir été plutôt intense, comme le montrent les tamponatures des portes d'entrée des habitations visibles dans les murs pres des maisons, et la découverte de quelques restes d'habitations privées même tout pres de la moyenne cavea de l'Amphithéâtre.
Position et structure de ce dernier, aux marges de la ville pour favoriser le facile accès du suburbio et adossé aux anciennes murs pour en exploiter le terre-plein comme mantien , sont très semblables à celles de l'Amphithéâtre d'Abella, construit dans cette meme periode , dans le secteur plus oriental de la Regio 1, à l'instant de l'éruption certaines insulaes etaient occupées par des lieux de repos plongés dans le vert (II, 8, 6) ou d'entiers vignobles (II, 5) ; deux « villas urbaines » sont ici presentes, la Maison d'Octavius Quartio et de Praedia de Julie Felice) qui se etendaient sur une grande partie des Insulae 2 et 4. La mise en lumière du quartier remonte à la période des « Creusements nouveaux et récents » (sourtout dans les années compris entre 1950 et 1961), mais quelques uns des plus importants édifices ici situés, l' Anfiteatro et Praedia de Julie furent partiellement fouillés et par la suite donc recouverts à l'époque des premiers creusements exécutés à la moitié du 1700. Nous ne connaissons pas le nom ancien de ce quartier.
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L' AMPHITHEATRE
L'édifice, le plus ancien qui ait été conserve, fut construit vers 70 av. JC. par les duumvirs Quinctius Valgus et Marcus Porcius, à leurs frais, comme le rappelle une inscription retrouvée ici. Les hommes politiques étaient tenus de dépenser de fortes sommes en œuvres publiques. L' Amphithéâtre fut adossé à l'angle sud-est des murailles d'enceinte de manière à exploiter ce soutien pour la cavea, les gradins pour les spectateurs. D'une capacité d'environ 20000 places, la cavea était divisée comme d'habitude en trois parties: la Ima cavea , les premiers rangs autour de I' arène, pour les magistrats et les citoyens les plus importants; la media et la summa cavea pour les autres.
Le haut parapet qui entoure I' arène était orné de peintures représentant des scènes de gladiateurs, des scènes de chasse, des Victoires, etc. Les combats rituels en I' honneur des défunts rencontraient un grand succès.
En l' an 59 ap. JC pendant un spectacle, une violente dispute éclata entre les habitants de Pompéi et ceux de Nocera, qui soutenaient deux équipes différentes, se terminant par des morts et des blesses. Le soutien aux équipes n'était cependant qu'un prétexte: en réalité les Pompéiens haïssaient les habitants de Nocera parce que cette dernière, devenue récemment colonie, avait absorbe une partie du territoire de Pompéi. Dans tous les cas, I' empereur Néron "disqualifia" I' amphithéâtre pour dix ans. Apres le tremblement de terre de l'an 62 ap. JC, il révoqua la disqualification.
Élevé dans l'angle sud-ouest du rempart que protégeaient trois tours, une place plantée d'arbres l'entourait. Deux de ces tours, désaffectées puisque la conquête romaine avait rendu inutiles au point de vue militaire les fortifications de Pompéi, furent rattachées à l'amphithéâtre et reçurent une toiture ; à ces tours et au fragment de rempart qu'elles encadraient était fixé un côté du vélum qui protégeait les spectateurs contre les ardeurs du soleil. A droite, un autre bâtiment rectangulaire, avec un jardin ou une cour intérieure, portait sur ses murs une inscription; sans doute il dépendait de l'amphithéâtre. Les jours de représentation, des boutiques volantes surgissaient ; les édiles accordaient à des marchands, soit par contrat, soit par un usage établi, le droit de s'installer sous les arcades extérieures.
L' AMPHITHEATRE de Pompéi fut reconnu dès l'année 1748 ; à plusieurs reprises on y fit des fouilles partielles aussitôt recouvertes, notamment dans la partie ouest déblayée vers 1755, en même temps que la célèbre maison de Julia Félix. L'édifice ne fut complètement remis au jour que sous le règne de Ferdinand II.
Nous avons vu deux duumvirs C. Quinctius Valgus et M. Porcius adjuger et approuver les travaux du théâtre couvert. Plus tard élus de nouveau duumvirs avec le titre de quinquennales, ils témoignèrent au peuple de Pompéi leur reconnaissance en lui faisant don d'un amphithéâtre qu'ils construisirent à leurs frais. Une inscription en fait foi. Contemporain du petit théâtre, l'amphithéâtre de Pompéi appartient donc au 1° siècle avant JC. ; c'est le plus ancien que l'on connaisse.
Comme tous les monuments de ce genre, l'amphithéâtre était de forme elliptique, le plus grand diamètre mesurant 130 mètres, le plus petit, 102 mètres. Il pouvait contenir environ 20.000 spectateurs, nombre considérable eu égard à la population de Pompéi ; mais nous avons vu, par l'aventure des Nocériens, qu'on y venait des villes voisines.
A chaque extrémité du grand diamètre orienté du nord au sud, l'arène a comme accès une porte monumentale. A l'extrémité ouest du petit diamètre une autre porte donnait accès à un étroit corridor par lequel on emportait les cadavres hors de l'arène ; c'était la porta libititiensis, porte de la mort.
Un mur haut de 2 mètres environ, que l'on appelait podium, circonscrivait l'arène ; couronné par une main courante, il s'offrait à hauteur d'appui aux spectateurs assis du premier rang.
Le mur du podium était revêtu de stuc et couvert de peintures aujourd'hui disparues présentant des scènes familières à l'amphithéâtre, des combats d'animaux entre eux, des préparatifs d'un combat de gladiateurs. A chaque extrémité du tableau une Victoire ailée tient une palme et présente la couronne destinée au vainqueur. Une autre peinture provenant probablement aussi de l' amphithéâtre, représente deux gladiateurs dont l'un, grièvement blesse au bras doit le sang coule, a laissé tomber son bouclier ; son adversaire se prépare a lui donner le coup de grâce si l'intervention des spectateurs ne s'oppose pas a l'issue funeste du combat.
Un monument de Pompéi, le tombeau d' Umbricius Scaurus, a fourni, sur les combats de l'amphithéâtre, des renseignements pleins d'intérêt. Ce sont des bas-reliefs découverts en 1812. Peu a peu effrites et finalement entièrement détruits, ils représentaient des combats de gladiateurs et d'animaux, souvenir des jeux donnes a l'occasion des funérailles de cet important personnage. Les gladiateurs y figuraient avec indication de leurs noms et du nombre de victoires qu'ils avaient remportées. Bebrix, quinze fois vainqueur, Nobilior qui compte onze victoires, sous les regards de deux gladiateurs victorieux l'un quinze fois, l'autre trente fois.
Tout autour du podium, les gradins s'élevaient jusqu'au sommet de l'édifice . Afin d'éviter les frais d'un mur très élevé ,on avait creuse en cuvette le sol qui, jusqu'a une certaine hauteur, formait une pente sur laquelle les gradins s'étageaient; à la partie supérieure les gradins s'appuyaient a un mur circulaire soutenu par une série d'arcades. Ces gradins ne furent pas places de suite et les deux magistrats qui donnèrent a leur ville ce monument l'ont livre avec des pentes de gazon sur lesquelles le peuple s'arrangeait de son mieux; les gradins inferieurs sans doute avaient été seuls construits. Mais, peu a peu, l'édifice s'acheva; en effet, des inscriptions gravées sur le sommet du podium apprennent que des duumvirs et des édiles, au lieu de donner les jeux par lesquels il était d'usage de remercier le peuple après l'élection, employèrent l'argent a faire placer dans, l'amphithéâtre une ou plusieurs sections de gradins. La plupart de ces inscriptions existent encore.
Comme dans les deux théâtres, les gradins de l'amphithéâtre étaient divises horizontalement en trois cavea séparées par des passages ou precinctions et, verticalement, en cunei limites par des escaliers. Les gradins du bas, ceux de l' Ima cavea, plus larges et moins élèves que les autres devaient recevoir des tapis, des coussins ou des sièges. Dans la partie centrale de l'ima cavea, en face de la porta libitinensis, un espace ferme contenait des gradins plus larges encore sur lesquels on pouvait placer le bisellium, siège a deux places auquel avaient droit certains magistrats et que le conseil des décurions décernait à des personnages qu'il voulait honorer. Au milieu de cet espace ferme, le second degré était interrompu sur une longueur de 3 mètres. C'est l'endroit réservé au siège du personnage qui présidait le spectacle.
La plus basse cavea comptait cinq gradins : celle du milieu douze, la summa cavea dix-huit. En haut de la summa cavea un promenoir large de toute l'épaisseur du mur faisait le tour de l'édifice. Sur ce promenoir s'élevait un mur auquel s'appuyait une voute construite de manière a laisser, et a l'intérieur du cote des gradins et a l'extérieur, un promenoir assez large pour permettre une circulation facile ; ce mur était perce de portes correspondant aux escaliers des cunei et la voute supportait une série de petites loges sans doute réservées aux femmes qu'un décret d'Auguste reléguait tout en haut de l'amphithéâtre.
On accédait à cette terrasse non par l'intérieur mais par cinq escaliers doubles appuyés, de distance en distance, au mur extérieur Arrivées sur la terrasse extérieure les femmes trouvaient, sans pénétrer a l'intérieur, les escaliers montant a leurs loges. Les hommes, passant sous les voutes qui supportaient ces loges, rencontraient de suite les escaliers des cunei par lesquels ils pouvaient se répandre sur les gradins.
Les spectateurs qui occupaient des places moins élevées dans l' Infima ou la media cavea, entraient par les deux grandes portes placées à chaque extrémité du grand diamètre. Là, avant d'arriver à l'arène, ils rencontraient, à droite et à gauche, un passage souterrain courant sous les gradins, d'ou partaient de distance en distance des escaliers montant alternativement a l'infima cavea et aux gradins les plus bas de la media cavea); mais, pour éviter l'encombrement, ce large souterrain était, au milieu de son parcours, complètement muré ; les spectateurs se voyaient ainsi obliges d'entrer dans l'amphithéâtre par celle des deux grandes portes qui correspondait a la moitie ou ils avaient leurs places.
Le cortège des gladiateurs qui, avant chaque représentation, défilait dans l'amphithéâtre et saluait le président des jeux, entrait sans doute par la porte nord, du cote du Vésuve.
Le passage sur lequel ouvrait cette porte, plus ornée aboutissait directement a l'arène tandis que celui de la porte sud, pour éviter de se heurter au rempart dans l'angle duquel l'amphithéâtre était construit, faisait un coude brusque vers la droite.
Dans le passage de la porte nord, deux niches autrefois protégées par des barreaux en fer ont donné asile, comme nous l'apprennent les inscriptions restées en place, aux statues des deux Pansa : a gauche C. Cuspius Pansa, quatre fois duumvir et quinquennalis, préfet de la colonie en vertu de la loi Petronia ; a droite, le fils du précédent, duumvir comme son père. L'amphithéâtre de Pompéi était une construction simple. II n'avait de sous-sol ni comme le Colisée, ni comme l'amphithéâtre de Pouzzoles, rien par conséquent d'organisé pour les machineries et les subits changements de décors.
Tout a coté de l'arène, prés de l'entrée des portes nord et sud et de la porta libitinensis, on a ménagé des petites chambres complètement obscures qui n'ont pu guère être utilisées que pour les instruments nécessaires au nettoyage de l'amphithéâtre le lendemain des représentations. On ne voit aucun local ayant pu servir à renfermer les animaux jusqu'au moment ou ils devaient paraitre en scène. Sans doute, d'un bâtiment encore à trouver, peut-être celui qu'on voit a cote de l'amphithéâtre sur une peinture antique, on les amenait a l'amphithéâtre dans des cages.
L'amphithéâtre n'avait qu'un étage d'arcades, la partie inferieure des gradins étant adossée aux pentes d'une dépression artificielle. Sa hauteur égalait celle du rempart avec lequel il communiquait par une des tours.
Nous avons parlé plus haut de la dispute sanglante qui éclata, a propos d'un combat de gladiateurs, entre les Nocerions et les Pompéiens, dispute qui eut, comme résultat, des mesures de rigueur, parmi lesquelles la révocation des duumvirs en exercice, la nomination d'un préfets pour assister leurs successeurs , l'interdiction portée par l'empereur Néron de donner des spectacles a l'amphithéâtre pendant dix ans, c'est-a-dire de l'année 59 a l'année 69 qui précéda de dix années la fin de Pompéi.
-------------------------------------------------------LA GRANDE PALESTRE
OU GYMNASIUM MAXIMUM
À l'ouest de la Place de l'Amphithéâtre, juste en face,des fouilles de 1930, ont mis au jour la façade et une grande partie de l'intérieur d'un édifice grandiose, où l'on peut reconnaître une PALESTRE PUBLIQUE appellé aussi le "Gymnasium Maximum"; elle dut substituer, dès la première période impériale, la petite et aristocratique Palestre de la période Samnite près du Forum triangulaire , et devenir le vrai siège des exercices des jeux et des fêtes annuelles de l'association de la Juventus Pompéienne, le " Collegium Juvenum ". C'est un grand espace carré d'environ 140 mètres de côté, renfermé tout autour par une haute muraille, originairement sur le côté sud, couronnée de créneaux et le long de laquelle de larges portes avaient été ouvertes du côté ouest et sud, c'est-à-dire vers l'amphithéâtre et vers la ville.
À l'intérieur un long portique-court sur trois côtés: au centre, une grande vasque natatoire, le " natatio " avec, sur trois côtés, le fond graduellement incliné de l'ouest à l'est, tandis que le quatrième est à larges marches pour la descente dans l'eau. Tout autour de la vasque une double rangée de grands platanes offrait, selon l'usage des palestres grecques, le repos et la fraîcheur aux jeunes palestrites: on a trouvé la cavité des racines de ces arbres de façon qu'on a pu en prendre le moulage. La célèbre peinture de la lutte entre Noceriens et Pompéiens dans l'Amphithéâtre avait déjà montré d'une façon schématique cet édifice; l'avoir découvert confirme d'une façon singulière l'importance historique et topographique de cette peinture.
La découverte d'un cryptogramme gravé sur une des colonnes du côté ouest de la Palestre a donné lieu à la supposition qu'il s'agisse d'un témoignage épigraphique chrétien, ce qui prouverait la présence des Chrétiens à Pompéi, présence bien plus sûrement prouvée à Herculanum.
Le long de l'axe central, au milieu du portique occidental se trouve une pièce destinée vraisemblablement au culte de l'empereur dont la statue devait être exposée sur la base encore en place. Les portails sur le côté oriental furent reconstruits en opéra laterizia, noyau en mortier et pierres revêtu de briques, après les dommages causés par le tremblement de terre de 62 ap. JC.
Au moment de l'éruption, le mur sur le côté nord, n'avait pas encore été réparé et gisait à terre. On l'a redressé à l'occasion de
Restaurations récentes afin de pouvoir y replacer la décoration peinte en III° style Du portique sud on accède à une latrine dont l'eau pour le nettoyage était amenée par un canal provenant de la piscine. L'édifice fut construit à l'époque d'Auguste afin de fournir l'espace nécessaire aux exercices gymniques et peut-être militaires des associations de jeunesse soutenues par la propagande impériale.
Ce grand complexe, qui rentre dans la typologie du gymnase classique, est situé juste à l'ouest de l'amphithéâtre et occupe la place de 6 insulas, Pour sa construction, le sol de la vaste cour centrale a été abaissé à presque un mètre par rapport à la campagne environnante, laissant la hauteur d'origine aux 3 coté de droite, gauche et centrale, ponctué par 118 colonnes de brique avec chapiteaux en tuf recouvert de stuc. La technique de construction de l'ouvre en opus incertum et opus vittata, datent la structure complète de l'âge d' auguste , dont la fonction principale était de campus pour l'entraînement physique et intellectuel des soldats-citoyens. L'extérieur de l'immeuble ressemble à une structure explicitement militaire, consistant en un haut mur avec créneaux, interrompu seulement par quelques entrées.
Cependant, la présence de nombreux graffitis de nature poétique et érotique ou de l'image de ce complexe dans la peinture représentant la célèbre dispute de l'amphithéâtre, attestent qu'il était fréquenté par des personnes de rangs différents et à des fins différentes. Il est possible qu'à ce Gymnasium ou à l'un des monuments publics du Forum Triangulaire, fasse référence le fragment de l'inscription, qui commémore la construction d'un édifice public voulu par M. Lucretius Decidianus Rufus, trouvé dans une ville à l'époque inconnu de la construction du canal Sarno, qui avait atteint la Palæstra et traversait le forum triangulaire.
Entrées par la porte située au Centre de la côte orientale, on accédait à la Grande Cour. Devant le portique, les calques de racines de grands platanes du moment de l'éruption et ensuite planté au moment de la construction de Pedificium, dont la présence était conseillée et recommandée dans les Palestres-Gymnasium, car connectés avec le culte héroïque que souvent ces bâtiments étaient destinés.
MAISON DE OCTAVIUS QUARTIOOU LOREIUS TIBURTINUS
La maison appartenait à Octavius Quartio, comme l'atteste l'anneau sigillaire retrouvé dans la pièce à droite de l'entrée. Ce personnage était l'héritier d'une noble famille romaine, originaire de Tivoli, qui s'était transférée à Pompéi, peut-être dès l'époque de Sylla.
La zone d'entrée conserve en partie l'aménagement originel de l'habitation qui remonte au II° siècle av. JC. avec le schéma typique d'une maison «à atrium», propre à la classe dirigeante . Le grandiose portail, flanqué à l'extérieur de deux bancs pour la clientèle et les solliciteurs et lui-même encadré de deux boutiques, était décoré d'appliques en bronze. Il donne accès dans un vaste atrium rectangulaire, qui était à l'origine le lieu central et fondamental de la maison: toutes les pièces et pas seulement les cubicola (chambres à coucher) mais également les pièces de représentation comme le triclinium (salle à manger) et, face à l'entrée, le tablinum (où le maître de maison recevait ses clientes) donnaient sur l'atrium.
Un lieu de culte est identifiable dans le grand Exèdre situé au cœur d côté ouest, dont la présence a été soulignée par la plupart des amplitudes correspondant à l' intercolumnium donnée au porche. A l'intérieur est un piédestal recouvert de marbre, qui a probablement soutenu statue de l'empereur. Sur le portique sud, s'ouvre la seul pièce existante du complexe, il s'agissait de latrines, que, comme l'indiques les gravures sur la porte, pendant un certain temps a également été utilisé par les visiteurs de l'amphithéâtre. Après le tremblement de terre ont été exécuté quelques travaux de restructuration, cela concentré principalement la grande Colonnade, dans laquelle les colonnes endommagées ont été renforcées par une coulée de plomb ou remplacées celles tombées. L'éruption de 79 cause la tombée du mur du périmètre Nord, ou est encor visible une partie décorée avec une peinture de style 3° ne pas soulevée dans le cadre de restaurations modernes.
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L'Atrium dont les murs sont encore à l'état brut, car on n'eut pas le temps de les décorer. L'impluvium en marbre, au centre de l'atrium, avec ses bords encadrés de corbeilles et son bassin, le compluvium, dont la fontaine s'est animée de nouveau, avec l'enfilade des pièces décorées à fond rouge, ou jaune, ou blanc, sur les côtés est et ouest, révèle immédiatement le caractère éminemment distingué de cette demeure.
De l'atrium, on passe dans un petit péristyle qui fut en revanche restructurée après 62 ap. JC. avec la suppression d' un tablinum qui dégagea un vaste espace pour le jardin, selon la mode de l'époque qui tendait à recréer à la ville l'image des habitations suburbaines perdues dans la nature et égayées par les miroirs d'eau. DE celui ci, on passe dans une longue galerie à portique et à pergola donnant, à la façon d'une terrasse, sur un grand jardin, entouré de murs; le long de la galerie court un canal (euripus) sur les bords duquel, parmi la verdure, sont disposés des statuettes d'animaux et des hermès; dans les entrecolonnements, d'autres statuettes de Muses.
Dans le Perystile, à droite, une pièce qui était en effet le sacellum de la maison.
Le motif qui permet de considérer cette pièce décorée de peintures du IV style à fond blanc comme un lieu de culte à Isis est cette figure présentant les caractéristiques d'un prêtre de la déesse égyptienne: chauve et vêtu de lin, il tient dans sa main droite le sistre, instrument de musique rituel typique du culte de cette déesse. D'autres objets retrouvés dans la maison font également référence à Isis.
A partir du II° siècle av. JC, le culte d'Isis connut une grande faveur à Pompéi comme plus généralement en Campanie et en Italie.
La peinture sur le mur extérieur de la pièce que l'on considère comme un lieu de culte voué à Isis-Diane représente le mythe de Diane et Actéon. La déesse de la chasse, surprise nue alors qu'elle se baignait par le jeune chasseur Actéon, punit ce dernier en le transformant en cerf que ses propres chiens dévorèrent.
Le long bassin , l' EURIPUS, encadré par un portique et une pergola ombragée était décorée de nombreuses petites statues placées sur les rebords dont plusieurs, une sphinge et une tête de Jupiter Sérapis, qui font allusion à l'Egypte, patrie d'Isis. Un petit temple égayé d'une fontaine occupait le centre du long bras vers le jardin. L' Euripus supérieur termine au fond par un double lit en maçonnerie destiné aux repas en plein-air derrière lequel s'ouvre une niche revêtue de pierre ponce afin de ressembler à une grotte: la grotte, lieu de culte des nymphes, l'Euripus, les lits pour les repas en plein-air comme le grand jardin qu'ils dominent sont des éléments propres aux grandes villas suburbaines, regroupés ici dans l'espace restreint d'une maison de ville. De part et d'autre de la grotte sont représentés deux mythes célèbres.
A droite, Narcisse qui tomba amoureux de son propre reflet. A gauche, Pyrame et Tisbé: croyant que sa bien-aimée Tisbé avait été dévorée par un lion, Pyrame se donna la mort; découvrant le corps inanimé de Pyrame, Tisbé se tua à son tour.Dépassée la grande Pergola, on se retrouve dans le grand jardin qui est traversé par un long canal divisé en trois bassin , selon certains des bassins pour les poissons Il commence avec une autre grotte-nymphée, située sous le petit temple à quatre colonnes, ornée d'un masque du dieu Océan et d'une statuette d'Eros . De part et d'autre du nymphée sont encore représentés Diane et Actéon. Des allées couvertes de pergolas, récemment reconstituées, longeaient l'Euripus.
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MAISON DE VENUS EN COQUILLE
ou MAISON DE LUCRETII SATRII VALENTES
Cette habitation également semble dériver de la restructuration d'une maison «à atrium» préexistante avec l'élimination du tablinum remplacé par le péristyle selon une tendance répandue depuis le milieu de l'époque impériale. Un grand espace est réservé au triclinium , la salle à manger, ouvert à la fois sur l'atrium et sur le péristyle afin de pouvoir jouir de la vue du jardin. La zone de l'atrium a été endommagée par une des nombreuses bombes qui s'abattirent sur Pompéi en 1943.
L'espace du péristyle est le plus significatif et le plus suggestif de cette maison qui appartient à un type défini justement comme «maison-péristyle». Outre la suggestion constitué par le jardin qui s'aperçoit continuellement entre les colonnes, c'est autour du péristyle , visible depuis l'entrée, que sont regroupées la plupart des pièces, de telle sorte que cet espace constitue à la fois le point focal et le vrai noyau de la maison.
Avec sa grande décoration scénographique, le mur au fond du jardin constitue la véritable attraction de la maison. Le décor représente un jardin derrière une barrière basse, qui comporte des éléments décoratifs que l'on a rencontré dans d'autres maisons. Sur le panneau de droite est peinte une fontaine à laquelle s'abreuvent les oiseaux: sur celui de gauche une statue de Mars. Sur le panneau central s'insère un tableau représentant Vénus allongée dans une coquille et accompagnée de deux amours, poussée par le vent vers la ville dont elle était la protectrice.
La conception de cette maison avec un Atrium toscan et un péristyle, est le résultat d'une série de transformations subies par cette partie de l'insula depuis la seconde moitié du II° siècle avant JC; auparavant elle donnait sur la Rue de l'Abondance , comme montré par les techniques de construction des façades avec de grands blocs de travertin avec des inclusions en opus incertum. La première transformation majeure est le secteur d'accueil intéressé par l'Atrium, elle perd le tablinum au bénéfice d'un jardin en arrière, transformé ensuite en péristyle.
C'est une modification qui intéressa toutes les maisons de ce secteur dans la période tarde républicaine, et qui ont les mêmes dimensions; l'intention était de déplacer l'intérêt de l'atrium au péristyle.
Après le tremblement de terre de 62, les travaux son concentrés sur le côté ouest de l'Atrium, ayant acquis les chambres des maisons voisines, l'on construit un gigantesque OECUS; ceci uniquement pour compenser l'absence du tablinum, dont l'absence n'était pas justifiable dans cette maison qui , devenu propriété de la famille des Satrii, dans les dernières années de vie de la ville était habitée par des personnages importants dans la vie politique de la ville, comme M. Satrius Valens et D. Valens Lucrèce Satrius; les affiches électorales peints près de la maison rappellent qu'ils étaient candidats aux plus hauts postes publics de la Colonie.
Toutes les pièces de la maison sont décorées de peintures de Style IV° style sauf le grand oecus ouvert sur le côté ouest de l'atrium, dans lequel, au moment de l'éruption, avait été réalisé uniquement le sol en mosaïque noir et blanc.
Au Centre du côte ouest de l'Atrium, un très élégant triclinium peint en noir, avec des panneaux qui ont des représentations de Amours en vol, avec sur le haut, des masques des théâtre, et des natures mortes; au centre de la parois, un tableau qui représente une jeune femme qui joue un instrument de musique. Le panneau central de la CUBICULA, ouverte à l'angle nord-ouest de l'Atrium, au fond blanc, montre des médaillons de têtes de femmes avec des petits amours volants.
Le Centre de la décoration du péristyle de la maison, était la peinture du fonds : derrière une décoration de jardin, avec à droite une fontaine et à gauche par une statue de Mars, s'ouvre un joli paysage marin, dans lequel deux amours rencontrent Venus ; elle est posée dans grande coquille, étant vêtue seulement d'une couronne sur la tête, avec des anneaux qui l'encerclent les poignets et les chevilles, symboles de érotisme explicite dont la divinité en était la représentante.
L'anatomie de ce nu est un peu rigide et approximative et le niveau artistique de l'exécution est plutôt médiocre.
Cette fresque a pourtant une grande valeur car elle réussit à donner un bon effet d'ensemble. De chaque côté de cette fresque, deux grand panneaux représentent des jardins avec des haies, des fleurs, des oiseaux, des bassins en marbre remplis d'eau et une statue de Mars armé et enveloppée dans sa cape, au-dessus d'un socle.
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MAISON DE JULIA FELIX
PRAEDIA J. FELIX
Des fouilles ont été faites à deux reprises dans cette maison: vers la moitié du XVIIIe siècle et entre 1936 et 1953. Une inscription fixe les règles concernant la location des boutiques et des logements attenants, des appartements et d'une installation thermale faisant partie des propriétés immobilières, la praedia, de Julia Félix, qui, avec le terrain destiné aux cultures, occupent une double insula. Les appartements privés entourent deux atriums d'où l'on passe dans un jardin luxueux, bordé de portique, traversé par un canal, orné de niches et comprenant trois ponts. A l'ouest, une série de pièces donnent sur un portique à piliers, construit après l'an 62. Il y a là, entre autres, un élégant triclinium d'été, dont les lits sont revêtus de marbre, comme les plinthes des murs; d'un édicule en forme de niche coulait une petite cascade. Aux murs, des paysages des bords du Nil et sur la voûte des fragments de pierre calcaire pour donner l'illusion d'être à l'intérieur d'une grotte. A l'est, le portique a une série de niches avec un revêtement du même genre.
Dans une pièce se trouvant au fond, et qui n'est pas parvenue jusqu'à nous, on avait installé un sacellum pour le culte d'Isis, avec, aux murs, des peintures se référant à ce dernier. On a trouvé ici un trépied en bronze avec des satires et une statuette en argent représentant Arpokrates. Les bains étaient loués et ouverts au public. En effet, après le tremblement de terre de l'an 62, seuls les Thermes du Forum pouvaient être encore utilisés et seulement en partie. La demande était donc importante. De l'entrée on passe dans une grande cour entourée de portiques où les clients attendaient leur tour pour se baigner, comme le montrent les sièges le long des murs. De là on pénètre dans une piscine à ciel ouvert, où l'on pouvait nager, et aux installations thermales proprement dites comprenant le frigidarium, le tepidarium et le laconicum pour les bains de vapeur.
L'entrée principale de la maison est située sur le côté ouest de la rue, donnant l'accès à une domus organisée autour d'un Atrium toscan ou s'ouvrent le biclinium, le tablinum et les cubicilas, toutes avec grandes fenêtres donnant sur le jardin à l'arrière et décorée de peintures de IV° style. Un grand passage ouvert sur le côté nord, permet de rejoindre le viridarium (le jardin), où les chambres sont disposées le long d'un axe longitudinal très bien dessiné. Au centre du jardin, il y a un canal avec trois petits ponts et des niches utilisés pour les poissons. Parmi les chambres donnant sur le porche ouest avec des magnifiques pilastres de marbre d'ordre corinthien à base rectangulaire, on trouve le triclinium estival, où, sur un murs avec partie basse en marbre et décorées avec des fresques représentant des paysages imaginaires, on retrouvait une toiture à forme de planches voûtée à forme de grotte; ici, des lits de marbre blanc et entouré d'un petit canal où l'eau s'écoulait, le tout enrichis par une petite cascade à gradins où l'eau venais de conduites cachés dans la parois. Le côté est du jardin se caractérise par des niches qui sont de forme carré et semi-circulaires, le dernier portant le même dessin à forme de grotte que l'on retrouve dans le triclinium estival.
LÀ l'extrémité du jardin, a été découvert par les fouilles de 1700, une petite chambre avec couverture à voute, où il a été reconnu un sanctuaire d'Isis. Les peintures qui recouvraient autrefois les murs, montrent la déesse avec le sistre flanqué d'Anubis, Sérapis, Fortune et un Génie qui fait un sacrifice sur une autel de lararium. De cette salle est également la célèbre sculpture des Satyres en bronze, qui portent dans leur main une palme en signe de bon souhaits. Dans le grand triclinium on peut voir aussi des belles décorations qui représentent des scènes de culture grecque. Du portique occidental du viridarium, l'on accès à l'atrium qui assuma par la suite caractère de centre de la domus.
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MAISON DU JARDIN D' HERCULEOU MAISON DU PARFUMIER
Dans sa forme initiale, le grand jardin fut annexé successivement, et elle appartient à un type d'habitation modeste, appelée "maison en rang", très répandue dans les regions 1 et 2 de Pompéi. Construites au cours du III° siècle av. JC, cette petite maison est caractérisée par une cour transversale, peut-être découverte à l'origine, qui occupe toute la largeur de l'édifice et fait office d'atrium. On y accède par une entrée flanquée de deux chambres à coucher, les cubicola, et de pièces à l'étage supérieur.
Un couloir, en axe avec l'entrée et flanqué d'autres pièces comme le tablinum, le triclinium, conduit à l' HORTUS au fond de la maison.
La notoriété de l'habitation, qui s'étend vers le sud avec un vaste jardin, se trouve dans l'inscription sur le trottoir en face de l'entrée, faite de pierres blanches : cras credo « demain on vous fera credit »
Le grand jardin, fut réalisé vers le milieu du I° siècle av. JC, en éliminant cinq maisons du type "en rang", datant de la même période que celle-ci. Des recherches Paleobotaniques, ont permis de identifiér dans le jardin la culture de fleurs (roses, lys, violettes), visant à produire des essences et des parfums qui ont été conservées dans des crèmes et des baumes, ici trouvées en grandes quantités et donc destinées à la commercialisation.
Il s'agit en grande partie d'essences adaptées à la production de parfums ce qui permet de supposer que le propriétaire était un parfumeur. Au centre du mur oriental du jardin, près du triclinium en maçonnerie pour les repas en plein-air, se trouvent une autel et une édicule dédié au culte d' Hercule dont on a retrouvé une statue en marbre qui a donné son nom à la maison.
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EDIFICE DES RITES MAGIQUES
OU EDIFICE DU CULTE SABAZIUS
Le bâtiment tire son nom de son utilisation comme zone de culte pour un groupe d'adorateurs du Dieu Sabazius, Dieu grec considéré comme le fils de Zeus et de Perséphone et également le fils de la déesse Rhea, assassiné par les Titans. Après la conquête sur la Grèce, les Romains importèrent ce culte à Rome, où il eut de nombreux disciples. Lui sont liées des rites très mystérieuses et on lui a attribué le symbole du serpent, image que l'on retrouve très souvent a Pompéi. Il y était dédié une célébration-orgie, bien pour cela qu'il a des similitudes avec le Dieu Dionysos.
À cette divinité, sont liées les deux mains en bronze découverts lors de fouilles, reproduites en offrent des bénédictions et ornés de l'image du Dieu et des symboles de sa puissance régénérative syncrétique, cymbales et timbales de Cybèle, caducée de mercure, femmes qui donne le lait. A ce même culte, sont liées aussi les deux terres-cuites utilisées pour les offrandes et décorées en peinture avec des plantes, animaux et instruments de musique.
L'existence de cet édifice de culte, modifiera les caractéristiques de cette insula, occupée par des bâtiments privés depuis les Samnites, comme le témoigne le travertin en opus incertum utilisé à l'intérieur des murs de division et de la peinture de style 1° style, conservés dans l'environnement ouvert dans le sud-ouest de la Cour.
Sur la façade et à l'entrée de long du couloir étaient peintes dans un style populaire, des personnages comme Mercure et Priape, Dionysos
Dans l'axe avec l'entrée, la présence d'un autel, derrière laquelle une pièce avec une porte et un comptoir en maçonnerie, très certainement une place pour les pratiques d'initiation et de type mystique.
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LE VINETUM
Cette grande insula, situé sur la droite de l'amphithéâtre, a été identifié à l'époque des premières fouilles avec le Forum Boarius (marché animale), en raison de la découverte de nombreux vestiges d'os de bovins. Enquêtes stratigraphiques successives, ont plutôt permis à reconnaître ici la présence du VINETUM de Pompei, un vaste vignoble composé de plantes de diverses tailles et âge, plantées avec une distance entre eux de environ 4 pieds.
Chacune d'entre elle, accrochée à un poteau et, par conséquent, le vignoble a été cultivée selon le système de "VINS COMPLUVIATA" décrit par Pline Le Vieux, dont les branches étaient disposées de haut en bas, formant quatre guirlandes.
Deux triclinium en maçonnerie, destiné à accueillir les visiteurs durant les représentations du voisin Amphithéâtre, les MUNERA , sont situés l'un à côté de l'entrée principale face a l'amphithéâtre, et l'autre est situé au bout de l'allée prés de l'édifice de fabrication; près de ce dernier, une pergola protège les dix amphores en terre cuite totalement enterrées, de la capacité globale de 120 litres, probablement ce fut la capacité de production du vignoble.
La zone a récemment reçu la transplantation d'une vigne. L'entrée principale était donc située face à l'amphithéâtre, une grande porte en briques rouges.