Fresque Tableau 10LA PARURE MATRIMONIALE : LA DOMINA OU SA FILLE
Cette scène évoque une toilette nuptiale : la jeune fille est en train de se coiffer, aidée par une femme vêtue de pourpre où Gilles Sauron reconnaît l'ornatrix et Paul Veyne la dame d'honneur chargée d'organiser la cérémonie ; à la différence de l'"ornatrix", la "nympheutria" ou "nymphocomos", "celle qui est chargée de la toilette de la mariée", n'est pas une esclave mais une digne matrone, comme celle que l'on voit sur la fresque. En tout état de cause, la coiffure qu'elle est en train d'élaborer est celle de la femme romaine au jour de ses noces (les mèches de cheveux que sépare "l'ornatrix" ou la "nympheutria" rappellent les six tresses caractéristiques ou seni crines et la coiffure imposée aux Vestales durant leur sacerdoce). On trouve ce motif, remarque Gilles Sauron, sur le lébès gamicos, le vase offert aux Grecques pour leur mariage. Ces scènes de parure nuptiale sont d'ailleurs fréquentes dans l'iconographie, comme on le voit sur un skyphos et sur une pyxis (une boîte à cosmétiques) au Louvre.
Deux Amours encadrent la scène : tandis que l'un tend un miroir à la domina, ce qui renforce la signification érotique de l'objet, véritable emblème de Vénus, son compagnon , représenté sur la paroi occidentale de la pièce, observe la scène de l'extérieur.
Si l'on se souvient que le mariage était pour les femmes la condition indispensable d'une initiation, la scène se situe bien au début de la narration de la partie droite de la frise qui aboutit à la vision de Sémélé trônant sur l'Olympe après son apothéose. Le mariage devait apparaître pour la Domina comme la première étape sur la voie de son identification avec la mère de Dionysos et comme la figuration de l'union de Sémélé et de Zeus. (rappelons que les femmes placées à la tête d'associations dionysiaques était désignées du nom de "mater".)