À l’exception des Thermes, qui sont rationnellement bâties en trois quartiers divers et placées au carrefour des rues les plus fré­quentées, tous les autres édifices publics, soit religieux que civils, sont groupés autour des trois places de la ville: le Forum civil, le Forum triangulaire et la Place de l’Amphithéâtre. Ces bâtiments ne doivent donc pas être considérés comme des monuments en eux-mêmes, mais bien plutôt comme les parties vitales de l’organisme urbain; c’est justement ce qui fait leur importance et leur intérêt particulier, même s’ils ne frappent pas par leur grandiosité. Et cela d’autant plus qu’une grande partie de l’histoire de la ville dans ses événements politiques, sociaux et économiques se trouve, pour ainsi dire, reproduite dans ses édifices, soit publics que privés.  Si les temples de Pompéi n’égalent pas le faste et la préciosité de ceux de la période impériale, ils nous permettent toutefois de partager la vie religieuse de la ville depuis ses origines obscures jusqu’à son ensevelissement tragique: le temple dorique du Forum triangulaire avec les vénérables reliques de ses chapiteaux à la courbe aussi sévèrement archaïque que ceux des temples de la Magna Grecia et de la Sicile.

  Le Temple d’Apollon datant de la première période Samnite ; le Temple de Jupiter lié au dernier plan régulateur du Forum et reconsacré par les colons romains comme temple et  » capitolium „ de la ville; le Temple de Vénus qui, selon toute probabilité, doit aussi remonter à la colonie  » sillana; l’admirable sanctuaire d’Isis, précieux pour la documentation se rapportant à l’introduction du culte des divinités égyptiennes dans la Campanie; le tout petit  » sacellum „ de  » Zeus Meilichios „, culte d’importation gréco-siceliote ; et enfin les Temples du culte impérial de la  » Fortuna Augusta; et de Vespasien . L’architecture civil possède des monuments du plus haut inté­rêt: la Basilique où le problème de la genèse de la basilique chré­tienne se trouve renfermé beaucoup plus que dans les édifices à demi détruits des  » Forum „ romains; un  » Macellum „ ou marché, bien digne d’être nommé tout de suite après celui, plus grandiose, de Pouzzoles .

  L’Édifice d’Eumachia à peine moins imposant que la Basilique: dans ce dépôt, qui devait servir aussi de magasin de vente d’une corporation de  » fullones „ , on se croirait d’être dans un  » fondaco „ du moyen-âge. Les bâtiments destinés aux bains, à la palestre, aux spectacles publics, ne sont pas de beaucoup les moins importants. 

  Les Thermes, bâties et réparées à plusieurs reprises et en diverses époques, nous permet­tent de suivre le perfectionnement graduel des installations et constituent le premier chapitre de l’architecture thermale romaine. La Palestre Samnite et la Palestre romaine représentent deux étapes de l’éducation physique de la jeunesse, depuis la  » vereia „ Samnite à la  » juventus „ d’Auguste.
Les Théâtres, sont harmonieusement rapprochés l’un de l’autre dans le vaste quadriportique et enfin l’Amphithéâtre le plus ancien de ceux connus jusqu’ici et auquel la vétusté encore austère de la structure donne un titre incontestable de noblesse en comparaison des amphithéâtres plus fastueux et plus grandioses de la période impériale.